Indicateurs, appels à projets,… le ministère accélère le pas sur la transition agroécologique
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Intensifier et massifier la transition agroécologique, c’est l’ambition du PNDAR 2022-2027, dont la feuille de route a été précisée le 21 juillet au Bulletin officiel. Neuf thèmes prioritaires ont été définis. Des appels à projets et la construction d’indicateur de suivi de l’impact des travaux sont également annoncés par le ministère de l’Agriculture.
Le ministère de l’Agriculture avait déjà annoncé que la contribution de l’agriculture à l’atténuation du changement climatique serait au cœur du prochain Programme national pour le développement agricole et rural (PNDAR). La note d’intention pour la programmation 2022-2027, diffusée dans une circulaire publiée le 21 juillet au Bulletin officiel, confirme cette ambition. « Il s’agit désormais d’intensifier et massifier la transition agroécologique en combinant création de valeur économique et environnementale (accompagner la prise de risque, créer de la valeur, anticiper…) ». Et ce, en accompagnant les « exploitations agricoles vers des systèmes sobres en intrants et résilients », et en « [favorisant] le bouclage des cycles de matière organique ».
Neuf thématiques prioritaires pour le prochain PNDAR
Pour atteindre cet objectif, neuf thématiques prioritaires ont été définies (contre 21 lors de la programmation 2014-2021) :
- créer des chaînes de valeur équitables favorisant la relocalisation des productions agricoles et la compétitivité des filières, en valorisation notamment des modes de production agroécologiques comme le bio ou la HVE ;
- répondre au défi du renouvellement des générations, 45 % des exploitants devant atteindre l’âge de la retraite fin 2026 ;
- contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au stockage de carbone ;
- développer l’autonomie protéique et azoté ;
- préserver l’agrobiodiversité, en diversifiant les productions à différentes échelles, en mobilisant la sélection génétique et en favorisant les complémentarités élevage-culture ;
- accompagner l’adaptation des systèmes de production animale et végétale face aux aléas et au changement climatique, en s’appuyant notamment sur une gestion économe et efficiente de l’eau ;
- renforcer la gestion intégrée de la santé animale et végétale, pour notamment anticiper les évolutions réglementaires telles que le non-renouvellement de l’approbation de substances actives au niveau européen ;
- améliorer le bien-être animal ;
- mobilisation du levier du numérique pour soutenir la conception, le pilotage, le déploiement et la valorisation de systèmes de production agricole innovants et performants.
La note d’intention appelle à prendre en compte les objectifs fixés dans plusieurs textes, comme Ecophyto 2+, Ecoantibio, la Stratégie nationale protéines végétales, la Stratégie nationale bas carbone, le plan Ambition Bio 2022, ou encore la Stratégie nationale de déploiement du biocontrôle.
Plusieurs appels à projets à venir
Pour réaliser l’ensemble de ces travaux, des programmes pluriannuels, portés par les instituts techniques ou les chambres d’agriculture, seront soutenus par le Casdar. Trois appels à projets nationaux seront également lancés, pour respectivement soutenir la production de nouvelles connaissances, techniques, outils ou méthodes ; la co-conception d’innovation technique, organisationnelle, économique et/ou sociale dans les filières et les territoires ; le déploiement, l’appropriation ou la démultiplication de solutions permettant d’intensifier et de massifier l’adoption des innovations. Des AAP pour les RMT et GIEE, et un AMI « exploration » sont aussi prévus.
Construction d’indicateurs pour mieux suivre l’impact des travaux
Enfin, pour suivre en temps réel l’impact de l’ensemble de ces programmes, un groupe de travail, sous le pilotage du ministère de l’Agriculture, aura pour mission de définir des indicateurs cibles, pour suivre « à horizon de 3 à 10 ans » :
- les performances socio-économiques : évolution du nombre d’installations en agriculture, évolution du nombre d’actifs agricoles, revenu des agriculteurs ;
- les performances environnementales : consommation énergétique du secteur agricole et émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à cette consommation, surfaces en prairies permanentes, surfaces en cultures intermédiaires 15 pièges à nitrate, surfaces en agroforesterie, surplus azoté net, surface agricole utile cultivée avec des espèces riches en protéine végétale ;
- l’évolution de l’utilisation d’intrants fossiles et de synthèse, en particulier engrais azotés, produits phytopharmaceutiques et antibiotiques ;
- la valorisation de l’agrobiodiversité et l’évolution des pratiques d’élevage, avec des indicateurs encore à construire.
« L’ambition du PNDAR visant à accélérer les itérations entre recherche et pratiques agricoles, rend légitime et nécessaire l’identification d’indicateurs d’évolution de ces pratiques vers l’agroécologie, qui peuvent constituer un repère collectif et mobilisateur pour l’ensemble des acteurs », conclut la note d’intention.