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Le changement climatique, priorité des prochains projets Casdar

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Quel impact des projets Casdar dans l’atténuation du changement climatique en agriculture ? Une journée organisée le 27 janvier a permis de faire le point sur les projets en cours et les sujets à creuser. L’occasion également de souligner l’importance d’avoir l’adhésion du secteur agricole pour pouvoir permettre à ces initiatives de terrain de changer d’échelle.

Le changement climatique, priorité des prochains projets Casdar
Le changement climatique, priorité des prochains projets Casdar

Le Programme national pour le développement agricole et rural (PNDAR) est en cours de révision pour la période 2022-2027. Dans ce cadre, une journée de restitution était organisée, le 27 janvier, par le GIS Relance agronomique et le ministère de l’Agriculture, pour faire un bilan des projets Casdar portant sur la contribution de l’agriculture à l’atténuation du changement climatique. « Ce sera le point prioritaire de la nouvelle programmation, assure résume Bénédicte Herbinet, sous-directrice recherche, innovation et coopérations internationales au ministère de l’Agriculture. Cette journée nous permet de voir ce que nous avons déjà fait et les sujets à creuser. » Plusieurs projets ont été mis en avant lors de cet événement, tels que la méthode ABC Terre, pour calculer le potentiel de stockage de carbone d’un territoire de manière participative, le projet Beef Carbon pour diminuer l’empreinte des élevages bovins, ou la traque et l’analyse de systèmes de culture innovants intégrant des légumineuses en Bourgogne-Franche-Comté. « Nous travaillons désormais à la mise en place de groupes de travail d’agriculteurs à l’échelle locale », précise Marie-Sophie Petit, de la Chambre d’agriculture régionale.

L’échelle territoriale comme point de départ

Le local, justement, sera-t-il suffisant pour permettre à l’agriculture de s’adapter au changement climatique, mais également de réduire son impact sur l’environnement ? « Nous ne pourrons pas couper d’aller vers des systèmes moins émetteurs, ces projets locaux ne seront pas suffisants, mais c’est une première marche, nous devons continuer à monter l’escalier », explique Josselin Andurand, de l’Institut de l’élevage. il souligne également l’importance de « prendre le temps d’avoir l’adhésion du monde agricole ». Un point de vue partagé par Marie-Sophie Petit : « Il faut bien démarrer quelque part, d’autant plus que le changement climatique n’est qu’un des enjeux animant les agriculteurs, avec les bioagresseurs, la qualité de l’eau, etc. » Pour embarquer les agriculteurs, Paule Pointerau, de l’Afac, qui milite pour le reboisement des zones agricoles, invite à un changement de perspective. « Nous devons montrer que le bois est une activité agricole à part entière, avec des intérêts pour les animaux et la biodiversité, il est primordial d’accorder un intérêt économique à la haie. »

Un guide de diagnostic et de conseil en cours d’élaboration

Les intervenants ont également interrogé l’utilisation des indicateurs, et leur mobilisation dans le conseil agronomique fourni aux agriculteurs. « Nous travaillons à la construction d’un guide de diagnostic et de conseil pour les exploitants et les conseillers », indique ainsi Wassila Riah Anglet, qui pilote le projet Microbioterre, à UniLaSalle. « Ce n’est pas parce que les indicateurs changent que les problèmes sont résolus, nous devons bien réfléchir à comment les utiliser », conclut pour sa part Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture à l’Inrae, qui insiste sur le besoin d’innovations.

Lors de sa précédente mouture, le PNDAR a financé 20 GIEE, 5 RMT et 15 projets. Dans le cadre des programmes pluriannuels, 4 M€/an ont été mobilisés sur le sujet de l’adaptation ou changement climatique, et 2,6M€/an pour son atténuation.