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Irrigation, le pilotage « reste le parent pauvre des pratiques »

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Alors que les travaux du Varenne de l’eau approchent de leur terme, un point a été fait sur l’enjeu de l’irrigation, le 17 novembre. La question de l’efficience fait son chemin sur le terrain, bien que certains leviers soient encore trop peu déployés, comme notamment le pilotage, ont insisté les intervenants.

©AG - © D.R.
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Après avoir fait un point sur le sujet de la génétique, les porteurs de la thématique 2 du Varenne de l’eau ont consacré un webinaire, le 17 novembre, à l’irrigation. Il s’agit du troisième levier cité, sur 15, par les filières pour s’adapter au nouveau contexte climatique, derrière la sélection variétale ou des races, et l’évolution des pratiques culturales. Sur ce sujet, « la question de l’efficience apparaît comme centrale », indique Jean-Paul Bordes, directeur général de l’Acta.

Un recours trop faible au pilotage de l’irrigation

Le raisonnement des apports, notamment via le pilotage de l’irrigation, est un des moyens d’accroître cette efficience. Selon les derniers chiffres datant de 2017 (Agreste), les outils de pilotage étaient utilisés sur 17 % des surfaces irriguées. Une proportion encore trop faible pour Bruno Molle, responsable laboratoire de recherche et R&D sur les technologies d’irrigation, à l’Inrae : « Le pilotage reste le parent pauvre des pratiques alors que c’est là qu’il y a le plus de potentiel », explique-t-il. Des chiffres qui pourraient néanmoins avoir évolués compte tenu de la progression du numérique dans les exploitations, souligne-t-il néanmoins. Par ailleurs, selon le chercheur, le renouvellement du matériel ne restera qu’un levier mineur de l’amélioration de la résilience de l’irrigation. « Cela sera plutôt un moteur de l’évolution des pratiques, les agriculteurs changeant leur matériel étant plus enclins à faire évoluer leurs pratiques », pose Bruno Molle.

Des lacunes sur l’irrigation de précision

L’irrigation de précision est également évoquée. Mais pour le chercheur de l’Inrae, le concept n’a pas encore fait son chemin dans la tête des exploitants. « C’est une très belle idée, mais sur laquelle les agriculteurs ont du mal à s’engager, explique Bruno Molle. Cela nécessite d’associer différentes couches techniques, ce que ne font pas encore assez bien les dispositifs disponibles. » Intervenant en conclusion du webinaire, Anne-Claire Vial, la présidente de l’Acta, a pour sa part insisté sur les liens entre eau et énergie, cette dernière représentant près de 50 % du prix de l’irrigation.

Un troisième webinaire sera organisé le 30 novembre sur le thème de la résilience. L’ensemble des leviers d’adaptation identifiés seront présentés.