« La recherche sur les pesticides, une portée très appliquée », Hélène Blanchoud, Groupement français de recherche sur les pesticides
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La 51e édition congrès du Groupement français de recherche sur les pesticides (GFP) se tiendra du 31 mai au 2 juin 2023 à Paris. Quelques mois avant cet événement, la présidente du GFP, Hélène Blanchoud, évoque pour Référence agro la portée des travaux scientifiques sur le sujet phytosanitaire.
Référence agro : Quel est le public du congrès du Groupement français de recherche sur les pesticides ?
Hélène Blanchoud : L’événement rassemble une centaine de participants, historiquement et majoritairement des chercheurs, qui viennent pour présenter leurs travaux scientifiques, à la tribune ou à travers des posters et échanger avec la communauté. Pour autant, nous accueillons aussi des « opérationnels » de la question des produits phytosanitaires : firmes, chambres d’agriculture, Agences de l’eau… certains se sont même prêtés au jeu de la présentation de travaux. Le très large spectre des sujets abordés est à même d’intéresser un public varié. Nous abordons la recherche sur les pesticides sous tous les angles : leur fabrication, leur utilisation, leur devenir après la pulvérisation, leur impact sur la santé et l’environnement, la réglementation, les enjeux sociétaux, économiques, le stockage et la sécurité.
R.A. : Apportez-vous un soin particulier à l’aspect appliqué de la recherche, afin qu’elle soit la plus utile possible au secteur agricole ?
H.B. : L’évolution du cadre de la recherche pousse, d’elle-même, dans ce sens. Aujourd’hui, pour faire fonctionner un laboratoire, mener des expérimentations, il faut des financements. Si l’Agence nationale de la recherche et Ecophyto soutiennent certains projets, les financements sont bien souvent apportés par des acteurs dont les préoccupations sont très concrètes, qu’il s’agisse des firmes, des Agences de l’eau, les collectivités territoriales, etc. Et pour accentuer la prise des travaux de recherches sur l’opérationnel, nous organisons, lors du congrès du Groupement français de recherche sur les pesticides, une table ronde avec des acteurs politiques et/ou de terrain. Enfin, le congrès est nomade, organisé chaque année dans une ville différente, et nous nous efforçons de mettre l’accent sur des thématiques locales.
R.A. : Pour 2023, à Paris, quels seront les enjeux mis en avant ?
H.B. : À Nancy, nous avions évoqué les enjeux transfrontaliers. En Martinique, la chlordécone. Cette année, étant à Paris, nous espérons que des porteurs de politiques publiques seront présents, nous en tenons compte dans l’organisation. 2023, c’est aussi mon premier congrès en tant que présidente, j’ai choisi d’y mettre des sujets qui me tiennent à cœur. Je suis enseignante-chercheure, chimiste de l’environnement. Il sera donc question, entre autres, des résidus de pesticides dans les différents compartiments environnementaux. Mais, derrière les thématiques sélectionnées, le congrès reste très ouvert. L’an passé, nous avons eu des présentations très intéressantes allant de la transition écologique en grandes cultures à la revalorisation des déchets végétaux chez les fleuristes !