La sécheresse inhibe l’esca de la vigne, selon l’Inrae
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On en sait un peu plus sur le fonctionnement de l’esca, l’une des principales maladies du bois de la vigne. Une équipe de chercheurs a pu étudier l’influence du climat sur l’apparition des symptômes. Verdict : la sécheresse pénalise l’esca. D’autres enseignements précieux pourraient suivre. Explications.
Bonne nouvelle ! La sécheresse et les maladies du bois, deux facteurs de pression sur la santé des vignobles, ne sont pas synergiques. Au contraire : la sécheresse réduit le risque d’apparition des symptômes de l’esca, l’une des principales maladies de la vigne. C’est l’un des enseignements d’un travail mené par l’Inrae, Bordeaux Sciences Agro, l’université de Bordeaux et l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). Dans une étude publiée le 21 octobre dans la revue PNAS, les chercheurs indique que leur travail va plus loin que ce constat, et permet de mieux comprendre l’esca, maladie jusque là mal connue.
Étude in vitro et inédite
L’esca est, en effet, une maladie difficile à étudier en laboratoire, car elle ne touche que les pieds de vigne de plus de sept ans et n’est observable que sur les parcelles en pleine terre. L’originalité de ce projet est avant tout méthodologique : les chercheurs ont développé une méthode de transplantation des pieds de vigne en pot, s’inspirant de la culture de bonzaïs. Plus de 50 ceps de Sauvignon blanc âgés de 30 ans ont pu être suivis de près durant deux années.
« Aucun pied de vigne en condition de sécheresse, d’une intensité modérée à sévère, n’a montré de symptômes de l’esca sur les feuilles, précise l’Inrae dans un communiqué daté du 22 octobre. La sécheresse a inhibé la maladie au cours de chacune des deux saisons étudiées, démontrant le rôle central de l’état hydrique de la vigne dans le développement de l’esca. » Ce résultat a surpris les scientifiques, qui partaient plutôt sur l’hypothèse d’une synergie sécheresse-esca.
Vers un modèle pour mieux anticiper l’esca ?
Pour aller plus loin dans la compréhension de l’esca, d’autres travaux scientifiques sont d’ores et déjà planifiés, à l’échelle nationale. Ils visent à comprendre plus précisément le rôle que joue le climat (pluviométrie, température…) sur l’expression de l’esca à l’échelle nationale. Afin, pourquoi pas, de construire des outils de modélisation permettant d’anticiper l’apparition de la maladie en fonction des conditions climatiques.