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Les importations alourdissent la présence de soja déforestant dans les assiettes françaises

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L’observatoire Duralim s’apprête à diffuser les résultats d’une étude montrant l’impact des importations de produits animaux en France dans la consommation de soja potentiellement à risque de déforestation et de conversion des écosystèmes.

Parcelle de soja, dans les environs d’Agen. - © D.R.
Parcelle de soja, dans les environs d’Agen. - © D.R.

La plateforme Duralim a réalisé une enquête sur l’empreinte du « soja potentiellement à risque de déforestation et de conversion des écosystèmes » pour la consommation des produits animaux en France. L’étude a été réalisée par le Cereopa avec les données de la campagne 2020-2021 sur six filières : porcs, vaches laitières, vaches bovins viandes, poules pondeuses, œufs et dindes.

Une présence doublée de soja à risque

Les résultats montrent que les productions françaises en contiennent 26 % et que ce chiffre monte à 52 % pour les importations. En tenant compte des exportations et les importations, cette part s’établit à 35 % pour les produits animaux consommés en France. « L’étude montre que les importations alourdissent la balance de soja potentiellement à risque de déforestation dans nos produits », explique Eloïse Mas, responsable environnement et durabilité à la section nutrition animale de La Coopération agricole, à Référence agro. L’ensemble des résultats seront disponibles très prochainement.

Une étude sur le surcoût du soja « zéro déforestation »

Par ailleurs, les partenaires de Duralim travaillent sur le surcoût du soja « zéro déforestation » avec la mise en place d’un règlement européen dédié. « Certains disent que cette législation va lisser le coût de ce soja qui va devenir la norme, mais nous ne savons pas vraiment dans quel sens cela va évoluer », précise Eloïse Mas. Une première étude avait été réalisée en 2019. Elle montrait que le surcoût allait de 21 à 69 millions d’euros selon les filière et le degré de traçabilité du soja, et qu’il s’établissait entre 0,03 et 0,6 centimes d’euros pour le consommateur.

Créée par une centaine de partenaires dont les importateurs et les fabricants d’aliments, la plateforme Duralim quantifie et identifie la part de soja sans garantie vis-à-vis du risque de déforestation et/ou de conversion des écosystèmes. L’objectif est d’atteindre 100 % d’ici à 2025.