Les mélanges d’herbicides mis en cause dans les résistances des adventices

Alors que les approches systèmes sont de plus en plus encouragées pour déployer l’agroécologie, l’enjeu du traitement des adventices demeure entier. Une équipe anglaise s’est intéressée plus spécifiquement aux phénomènes de résistance du vulpin, liés à un ou plusieurs herbicides. Pour mener leur étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, les chercheurs ont étudié le comportement de graines de vulpin issues de 132 champs répartis sur l’ensemble de l’Angleterre. L’étude conclut que les mélanges d’herbicides peuvent aussi bien limiter l’apparition de résistances spécifiques comme en favoriser d’autres plus générales.

Une résistance très répandue

Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont opéré en deux temps. Tout d’abord, les graines ont été soumises à trois traitements herbicides distincts, à des doses plus ou moins importantes, sous serre. Ces tests ont permis de mieux cerner le phénomène de résistance du vulpin à ces trois produits. Résultats : entre 60 et 90 % des plants ont survécu à l’application de chacun des trois herbicides. 79 % des vulpins ont présenté un taux de survie supérieur à 20 % à l’ensemble des trois herbicides.

Prise en compte du passé agricole du territoire

Les chercheurs ont ensuite séquencé l’ADN de cette population de vulpin, afin d’étudier deux gènes présentant des mutations responsables du développement de ces résistances ciblées. Une protéine présente dans les feuilles et caractéristique d’une résistance non ciblée a également été étudiée. L’historique des pratiques agricoles de deux tiers des sites d’origine des graines de vulpin ont été prises en compte pour analyser ces observations. Les chercheurs souhaitent désormais que ces résultats soient pris en compte dans les politiques de lutte contre les adventices.