L’évolution du climat fragilise l’action des pollinisateurs
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Les pollinisateurs volent environ six jours plus tôt et deux jours de moins en moyenne, selon une étude publiée le 23 décembre dans Nature Ecology and Evolution*, du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), du CNRS et de la Sorbonne. En cause : une désynchronisation des vols liée au réchauffement climatique. A partir de la base de données du MNHN, les chercheurs ont étudié les changements de période de vol de 2000 espèces de pollinisateurs entre 1960 et 2016 dans vingt pays européens.
Effet marqué dans le sud-ouest de l’Europe
En France, le pic d’activité des insectes pollinisateurs est désormais début juillet, contre mi-juillet dans les années 1960. Ces réponses varient spatialement : elles sont très fortes dans le sud-ouest de l’Europe mais quasi nulles au nord. Mais aussi entre espèces : les diptères (groupe des mouches) avancent beaucoup plus leur période de vol que les papillons et les coléoptères, tandis que les hyménoptères (abeilles et guêpes) sont dans la moyenne.
Des pollinisateurs moins diversifiés
« Puisque les groupes de pollinisateurs tendent à réduire leur période d’activité et n’avancent pas leur période de vol au même rythme, ils se retrouvent de plus en plus isolés au cours de la saison de pollinisation. Ceci aboutit à une baisse de la diversité simultanée des pollinisateurs, notamment entre 1980 et 2016 avec une diminution allant de 3 à 9 % en Europe de l’Ouest », explique un communiqué du 23 décembre.
Des conséquences, « à priori négatives », sont à prévoir sur la Pollinisation des cultures. Une menace qui vient s’ajouter au fort Déclin des pollinisateurs observé ces quarante dernières années.