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Living lab : le Laboratoire d’innovation territorial se structure en Auvergne

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C’était l’une des propositions du rapport « Agriculture et innovation 2025 » déployer des « living labs », ou laboratoires vivants, plateformes collaboratives d’innovation ouverte. Elle se traduit actuellement par le développement de deux projets pilotes, qui serviront de base pour un appel à projets dans le cadre de la troisième phase des investissements d’avenir annoncés en mars 2016.

L’innovation ouverte, axe fort du projet

L’un des deux projets se déploie en Auvergne. Le Laboratoire d’innovation territorial (LIT) pour les grandes cultures vise la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et une gestion améliorée de la qualité des sols. Une labellisation par France Living Lab et Enoll (European Network of Living Labs) est espérée.

« L’idée est avant tout d’appliquer une méthode, plus que d’obtenir une reconnaissance particulière », précise toutefois Emmanuel Hugo, directeur régional d’Irstea de Clermont-Ferrand. Cette méthode « living lab », qui a émergé à la fin des années 1990, est recensée dans un livre blanc. Elle prône notamment l’innovation ouverte, qui constitue la base du projet LIT. « C’est nouveau pour nous tous, glisse Emmanuel Hugo. Mais cela garantit de travailler en évitant l’entre-soi. »

Le LIT s’étend sur 220 000 hectares et rassemble pas moins de 4000 agriculteurs. Une grande réunion d’ouverture s’est déroulée le 30 mai. Les partenaires de tous ordres y ont pris part. Outre l’Irstea, s’y trouvaient des entreprises (notamment Limagrain, porteur du projet), universités, chambres d’agriculture, instituts techniques, mais aussi acteurs associatifs et politiques.

Premiers groupes de travail prévus pour septembre

S’il est trop tôt pour envisager un échéancier détaillé, plusieurs avancées sont prévues pour les mois à venir. En septembre, des groupes de travaux thématiques seront constitués et commenceront à travailler. Ces groupes seront façonnés en fonction des échanges directs du 30 mai, mais aussi d’un questionnaire rempli par l’ensemble des partenaires, actuellement en cours de dépouillement. L’un des objectifs du LIT étant d’instrumenter le territoire pour favoriser le développement de l’innovation ouverte, l’une des premières tâches sera d’évaluer les outils de monitoring existants. Les données à surveiller étant variées : climatiques, pédologiques, liées à la qualité de l’eau, aux pratiques agricoles au sens large…

Une chose est sûre : les contours budgétaires du LIT seront connus d’ici à la fin 2016. Son financement dépend en effet de la deuxième phase des investissements d’avenir, pour laquelle les dossiers doivent être bouclés à cet horizon.