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Luzerne déshydratée, une empreinte carbone divisée par deux en dix ans

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Une équipe de chercheurs de l’université de Reims Champagne-Ardenne et Inrae a comparé l’empreinte environnementale de la luzerne déshydratée sur les périodes 2006-09 et 2016-19. Dans une étude publiée le 7 septembre, ils livrent des conclusions positives : la filière a su progresser, ses émissions de gaz a effet de serre ont été divisées par 2,3.

Luzerne déshydratée, une empreinte carbone divisée par deux en dix ans
Luzerne déshydratée, une empreinte carbone divisée par deux en dix ans

C’est un signal positif pour une filière qui se veut ambitieuse pour son bilan carbone : la production de luzerne déshydratée en France a su diviser par 2,3 ses émissions de gaz à effet de serre entre les périodes 2006-09 et 2016-2019. Ce sont des chercheurs de l’université de Reims Champagne-Ardenne et Inrae qui livrent cette conclusion dans une étude publiée le 7 septembre dans Journal of Cleaner Production. Les données de douze usines de production, dont huit situées dans le Grand-Est, ont été épluchées. Un échantillon significatif, représentant « plus de 50 % de la production nationale de luzerne déshydratée », précise Inrae dans un communiqué daté du 12 septembre.

Une luzerne déshydratée dans des installations renouvelées

Sur ces sites, l’émission de gaz à effet de serre est donc passée de 1,150 à 0,494 kg équivalent CO2 par kilogramme de matière sèche de luzerne déshydratée, entre les deux périodes considérées. Ce total comprend la culture au champ, le transport jusqu’à l’usine, et le processus de déshydratation, très énergivore en lui-même. « En 2006-07, la plupart des fours utilisés pour déshydrater la luzerne étaient chauffés à 750°C et utilisaient principalement de la lignite et du charbon comme source d’énergie, détaille Inrae. Ces équipements ont été remplacés par des fours fonctionnant à basse température (250°C) [équipés] d’injecteurs de biomasse. » Petit bémol : l’utilisation accrue de biomasse est meilleure pour le bilan carbone, mais défavorable en termes « d’utilisation des terres » en raison des surfaces nécessaires à la production de bois ou de cultures énergétiques.

La déshydratation commence au champ

L’autre facteur contribuant à la baisse de l’empreinte environnementale de la luzerne déshydratée a été la réduction de la teneur en eau de la luzerne récoltée en raison d’un allongement du temps de pré-séchage de la luzerne au champ, avant la récolte, passant de 2-3 heures à 48h. L’évolution du climat, globalement plus chaud et sec, a favorisé cette pratique, qui entraîne de fait une moindre consommation d’énergie pour le transport (la luzerne est plus légère) et celle nécessaire à la déshydratation.