Metabio, et si l’agriculture biologique devenait majoritaire ?
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Pour identifier les leviers et conséquences d’une production en agriculture biologique majoritaire en France, l’Inrae a lancé, en début d’année, le méta-programme Métabio. De nombreux projets de recherche Un premier aperçu des travaux engagés a été présenté lors d’un webinaire, organisé le 18 novembre.
Les objectifs des politiques publiques pour le développement de l’agriculture biologique sont ambitieux : 15 % de la SAU française convertis en 2022 pour le plan ambition bio, ou encore un quart des terres européennes en 2030 dans le Green deal. Encore faut-il réussir à franchir la marche du changement d’échelle. Un enjeu dont s’est saisi l’Inrae dans le cadre de son métaprogramme Métabio, officiellement lancé début 2020. Objectif : définir les leviers nécessaires à cette montée en puissance, mais aussi les impacts et risques y étant liés. Par exemple, la question des débouchés. « Le but d’un métaprogramme est de mobiliser une très large communauté de recherche, autour d’un sujet transversal, avec des enjeux scientifiques et sociétaux », explique François Médale, directrice de Métabio. Les travaux de ce dernier se dérouleront sur les sept prochaines années.
L’hypothèse de 50 % de bio en France
Malgré une année 2020 bouleversée par la crise sanitaire, un séminaire de lancement a pu être organisé en janvier, à la suite duquel un premier appel à proposition a été lancé. Cinq consortiums et neuf projets exploratoires ont été sélectionnés, pour une durée de 18 mois à deux ans. Potentiel des légumineuses, élevages de porcs bio, leviers des cantines scolaires, cépages résistants en bio, numérique ou coexistence entre élevage de lapins et culture de pommiers, les sujets abordés sont vastes. Ces derniers doivent permettre de poser les bases à des projets plus ambitieux, pour répondre à la question au cœur du métaprogramme : « si la production bio devient majoritaire en France, quels leviers, quelles conséquences, quels risques ? » Le seuil du changement d’échelle a été fixé à 50 % de bio dans la production agricole globale française. Les volets environnementaux (disponibilité et usage des terres), sanitaires (protection contre les bioagresseurs et qualité des produits), sociaux (accès pour tous, formation), économiques et de politiques publiques seront à l’étude.
Quatre axes de travail
Concrètement, quatre axes de travail structurent le métaprogramme, auxquels sont rattachés des consortiums et projets exploratoires de l’appel à propositions, mais aussi des thèses :
- les conditions de la transition,
- les ressources pour produire suffisamment et durablement,
- le maintien de la qualité des produits en parallèle de l’accroissement de l’offre,
- la coexistence des modèles de production.
« Le premier axe est celui qui a attiré le plus de propositions, deux thèses, un consortium et six projets exploratoires y sont rattachés, précise Françoise Médale. Nous sommes également très attachés à l’enjeu de la coexistence, peu souvent pris en considération dans les réflexions. Notre hypothèse est que les systèmes bio vont se diversifier et que le conventionnel sera plus agroécologique. »
300 chercheurs seront mobilisés et 50 000 euros maximum seront mobilisés sur les deux prochaines années.