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NegaWatt aiguille l’agriculture pour qu’elle contribue à la neutralité carbone en 2050

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NegaWatt 2022, scenario prospectif révélé le 26 octobre, a pour but de donner aux candidats à la présidentielle des pistes pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Concernant l’agriculture, les axes d’action visent à stocker davantage de carbone, à stimuler la méthanisation, à supprimer les importations de soja… mais aussi à orienter les citoyens vers une consommation moins émettrice.

NegaWatt aiguille l’agriculture pour qu’elle contribue à la neutralité carbone en 2050
NegaWatt aiguille l’agriculture pour qu’elle contribue à la neutralité carbone en 2050

Sobriété, efficacité, renouvelables. Ce sont les trois mots-clés du scénario « 2022-2050 » de NegaWatt, que l’association a rendu public le 26 octobre à l’occasion d’un wébinaire. Ce travail prospectif dessine une France ayant atteint la neutralité carbone et un mix énergétique à 96 % renouvelable en 2050. Il repose en partie sur les précédentes éditions de 2003, 2006, 2011 et 2017. La concordance avec la dernière et la prochaine année d’élection présidentielle ne relève pas du hasard. « Le scénario NegaWatt est une démarche résolument politique », peut-on lire dans le rapport rédigé par l’association, qui liste une série de mesures à engager « dès le prochain quinquennat ».

NegaWatt table sur moins de soja et plus de métha

Si le champ de réflexion de NegaWatt est centré sur la transition énergétique, un chapitre du rapport porte plus précisément sur l’agriculture. L’une des nouveautés du scénario 2022, par rapport à celui de 2017, est la prise en compte des émissions importées. En la matière, NegaWatt appelle à une suppression totale des importations de soja pour les élevages français, avec une division au minimum par deux des volumes dès 2030. Les deux autres objectifs fixés concernent une production de biogaz à hauteur de 35 TWh (contre 13 en 2020), et une réduction des émissions « liées à notre alimentation » de 15 % par rapport à 2015.

Combiner méthanisation et agroécologie

Comment atteindre cette trajectoire ? NegaWatt souffle la réponse aux candidats à la présidence. Concernant la méthanisation, la feuille de route se cale en partie sur les recommandations d’une note publiée fin juin 2021 par NegaWatt et Solagro. Il est donc recommandé de mieux articuler les schémas régionaux biomasse avec les autres stratégies concernées (agriculture, énergie et climat, forêt, déchets, etc), et de conditionner les dispositifs publics de soutien à la méthanisation agricole au respect des bonnes pratiques agroécologiques. Le tout, en impliquant le citoyen, et surtout en l’informant. L’objectif intermédiaire est fixé à 2500 unités en 2030, contre un millier environ aujourd’hui.

Protéines végétales et zéro artificialisation

NegaWatt prône également un fléchage incitatif des aides agricoles françaises et européennes pour la conversion en bio, et plus globalement les systèmes à bas intrants. Une « amélioration de la stratégie nationale sur les protéines végétales » est également espérée. Sur le registre carbone directement lié à l’activité agricole locale, deux idées fortes : fixer un calendrier clair pour le « zéro artificialisation nette » des terres établi par le Plan biodiversité de 2018, et inciter les pratiques qui stockent du carbone (agroforesterie, plantation de haies, généralisation des couverts intermédiaires).

Un axe important du scénario porte sur les pratiques alimentaires en elles-mêmes. Pour réduire les émissions liées aux pratiques de consommation, NegaWatt invite à engager des campagnes d’information afin notamment d’encourager la réduction de moitié de la consommation de viande en 2050 au profit de davantage de protéines végétales. La restauration collective est également mise en avant comme un vecteur d’éducation et de sensibilisation. Enfin, le rapport appelle à rénover les labels et l’affichage des produits alimentaires.