Numérique : « Les agriculteurs doivent revendiquer des attentes », Jean-Pierre Charnet, Irstea
Le | Recherche-developpement
Référence environnement : Quel est niveau d’implication des agriculteurs dans le numérique ?
Jean-Pierre Charnet : De nombreux agriculteurs sont encore loin du big data, qui commence pourtant à devenir une réalité dans le monde agricole. Or, le digital amène de nouveaux acteurs dans le secteur agricole, venant du monde du numérique et des logiciels. Ils ne connaissent rien à l’agriculture, mais prennent part au sujet. Il faut que les agriculteurs s’approprient la question du digital, revendiquent des attentes et affirment aussi ce qu’ils ne veulent pas.
R.E. : Est-ce que le numérique va impacter le conseil agricole ?
J.-P.C. : Demain, le conseil sera délocalisable. Déjà, des vignobles ont leur conseiller à distance, en Espagne par exemple. Mais ces données posent aussi un problème de conscience pour l’agriculteur qui est amené à se demander : « À quoi je sers sur mon exploitation ? »
R.E. : Que pensez-vous des outils d’aide à la décision (OAD) actuellement commercialisés ?
J.-P.C : L’objectif est de fournir un retour pertinent des informations vers l’agriculteur et que le service soit adapté à ses besoins. Or, beaucoup d’OAD qui existent sur le marché sont rustiques et manipulent peu de données. Pourtant, aujourd’hui, la masse d’informations augmente. Comment les OAD vont-ils avaler et digérer ces données ? Je pense qu’il faut les reconcevoir afin qu’il puisse mieux contextualiser les situations.