Soja français, lancement d’un programme de recherche avec plusieurs acteurs agricoles
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Démontrer la faisabilité d’une production française de soja, de grande ampleur : c’est l’ambition du projet de recherche Soystainable, officiellement lancé le 9 février 2023 pour six ans. Plusieurs acteurs du secteur agricole, comme RAGT et De Sangosse, sont associés à la démarche.
Si les surfaces et les quantités de soja produites en France, autour de 500 000 tonnes en 2021, progressent, la grande majorité du soja consommé dans l’Hexagone est encore issue de l’importation. Alors que le contexte international pousse au renforcement de la souveraineté alimentaire, un nouveau programme de recherche a été lancé, le 9 février 2023, pour tenter d’inverser cette tendance. Nommé Soystainable, il entend démontrer, au cours des six prochaines années, que « produire localement et durablement des sources végétales de protéines est tout à fait possible », indique un communiqué publié sur le site d’Inrae, partenaire de la démarche,
Mieux connaître la plante et lever des verrous techniques
Les travaux seront focalisés sur la promotion de cultures locales de soja, résilientes face au changement climatique, pour l’alimentation humaine. Le projet ambitionne notamment d’élargir le champ des connaissances sur les interactions entre le soja et les micro-organismes bénéfiques des sols, la tolérance au froid ou la qualité des protéines de la plante. Une modélisation agronomique sera également réalisée pour « améliorer l’installation de la culture du soja dans le nord du pays », précise Inrae.
Par ailleurs, Soystainable a également pour objectif de lever un certain nombre de verrous techniques, industriels, sociétaux et pédagogiques, via respectivement la mise en place et l’exploitation de collections microbiennes et végétales, le développement de nouvelles pratiques et micro-organismes, le promotion de nouveaux usages alimentaires du soja, la formation d’une communauté R&D. « Le soja est pour l’instant peu sujet aux maladies, ne nécessite pas d’engrais azotés, présente des rendements en grains et une teneur protéique élevés tout en nécessitant moins d’irrigation que d’autres grandes cultures telles que le maïs », indique Jean-Malo Couzigou, coordinateur du projet et chargée de recherche CNRS au Laboratoire de recherche en sciences végétales.
Un large consortium d’acteurs impliqués
Le programme est soutenu par un large consortium d’acteurs académiques (1) et privés (2), parmi lesquels la marque de semences Lidea, RAGT, De Sangosse et Terres Inovia.
Soystainable est financé par une enveloppe de 11 M€, dont 3 m€ sont issus d’un appel à projets lancé par l’Agence nationale de recherche dans le cadre du PIA4.
(1) L’université Toulouse III - Paul Sabatier (établissement coordinateur), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’université Caen Normandie, l’Université Paris-Saclay, École d’Ingénieurs de PURPAN (Toulouse INP-Purpan), l’institut polytechnique UniLaSalle
(2) Également les Jardins de l’Opéra