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Terrena partenaire de l’Itavi pour objectiver le bien-être animal

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Comparant le standard + et l’European Chicken Commitment, le projet Cocorico, piloté par l’Itavi, explore l’équilibre entre l’amélioration des conditions d’élevage et la viabilité économique en volailles de chair. Terrena participe à cette réflexion qui soulève la question du coût pour les consommateurs et les éleveurs.

Cécile Warin, chef de projet bien-être animal à l’Itavi, et Marc Besson, responsable de l’activité v - © D.R.
Cécile Warin, chef de projet bien-être animal à l’Itavi, et Marc Besson, responsable de l’activité v - © D.R.

« Le référentiel Standard + améliore le bien-être animal avec des coûts acceptables, contrairement à l’ECC dont les coûts sont encore trop importants. Il faudrait des aides pour qu’il soit accepté », explique Laura Warin, chef de projet bien-être animal à l’Itavi (Institut technique de l’aviculture), lors de la conférence sur le bien-être animal organisée par La coopération agricole, au Space à Rennes le 17 septembre 2024. Le projet Cocorico, lancé le 1er janvier 2021, qui se termine le 31 décembre 2024, a pour objectif d’accompagner l’évolution des élevages vers un standard de production de poulet de chair durable, en conciliant le prix de production avec les attentes sociétales en matière de bien-être animal.

Deux scénarios comparés

L’Itavi a comparé deux scénarios d’évolution pour les élevages de poulets de chair. Le premier est le standard +, actuellement majoritaire en France, qui prévoit un enrichissement léger des conditions d’élevage. Le second est l’ECC (European Chicken Commitment), qui impose une baisse des densités, un changement de souches et un enrichissement plus important des conditions de vie des animaux.

Partenariat avec Eureden et Terrena

L’Itavi a collaboré avec des ONG, des organisations professionnelles et des experts scientifiques pour garantir l’acceptabilité des résultats du projet Cocorico. L’institut technique a travaillé avec deux coopératives, Eureden et Terrena, pour étudier ces scénarios. « Ce type de projet est intéressant pour nous qui travaillons sur le bien-être animal depuis quinze ans », indique Marc Besson, responsable de l’activité volailles de chair chez Val’iance, groupement de production de Terrena.

L’équilibre entre bien-être animal et prix de production

Terrena se situe déjà au-delà du standard + avec La Nouvelle agriculture mais n’atteint pas encore les exigences de l’ECC. « Si cela reste l’ambition, nous devons arriver à un équilibre sur le prix compatible avec la demande. Or, cela n’est pas réalisable aujourd’hui, précise Marc Besson. Le poulet premium, intégrant des critères tels que la lumière naturelle, le perchage et la réduction des densités, a sa place sur le marché, mais la transition reste difficile à réaliser sans réduire la production. »

La question du coût reste un enjeu majeur dans ce projet. « Quand nous ajoutons un élément extérieur, il faut faire attention à ce qu’il n’entraîne pas un impact négatif, indique-t-il. Pour l’heure, c’est le consommateur qui paye le bien-être animal, et cela ne doit pas se faire au détriment du revenu de l’éleveur. » Si la consommation de poulet label et bio est en baisse, les ventes de produits Nouvelle Agriculture se maintiennent, selon Terrena. « Peut-être que la prochaine à souffrir sera La Nouvelle Agriculture, indique Marc Besson. Mais finalement, ce segment a tenu bon : il n’a pas augmenté, mais il n’a pas baissé ».