Xyllela fastidiosa, une piste en biocontrôle
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Une issue semble s’ouvrir pour enrayer la bactérie Xylella fastidiosa. Originaire d’Amérique, elle cause le dépérissement de nombreuses espèces dont les oliviers dans les Pouilles en Italie, les agrumes, le laurier rose, l’amandier, la vigne… La découverte de la présence de la bactérie Xylella fastidiosa sous-espèce multiplex en Corse en juillet 2015 a suscité de vives inquiétudes pour l’avenir de certaines cultures, des milieux naturels et a amené l’Inra à conduire des expérimentations. C’est la sous-espèce pauca qui a décimé les oliviers italiens.
Arrivée en Corse
Trois sous espèces placent l’agriculture européenne face à un risque important. Le parasite peut vivre sur 600 espèces de plantes réservoires. Le cercope des prés, une cicadelle, a été identifié comme vecteur. Il transmet la bactérie en piquant les plantes contaminées. Le cercope des prés est aussi utilisé en biovigilance pour suivre la progression de la maladie. Avec les nouvelles méthodes de biologie moléculaire haut débit, les chercheurs obtiennent l’ADN de la bactérie incriminée, sa sous-espèce ou souche. En Corse, 20 % des insectes capturés en 2016 étaient contaminés.
Un parasitoïde en test
Mais, bonne nouvelle, cet insecte porteur de la bactérie a son parasitoïde. L'ootonus vulgatus qui pond dans la cicadelle. Sa prédation a été confirmée il y a deux mois par l’Inra en Corse. Les pontes ont été incubées et séquencées. « L’insecte existe dans la nature, a expliqué Jean-Pierre Rossi, directeur de recherche, lors du colloque Carrefour de l’Innovation, organisé par l’Inra à Paris le 27 juin, sur la gestion du risque en agriculture. C’est très prometteur. Il reste à le tester en Italie et à le confier à un laboratoire spécialisé dans le biocontrôle. »