Biostimulants et réglementation : « Conserver l'avance européenne », Benoit Planques, président de l'Afaia
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La Commission, le Parlement et les États membres sont au travail pour faire aboutir le projet de règlement européen harmonisé sur les fertilisants, incluant les biostimulants. Benoit Planques, président de l’Afaia (1), remarque que « depuis janvier, nous n’avons plus de communications officielles, ni de calendriers. Plusieurs experts de la Commission Européenne présents depuis la genèse du texte sont partis, déstabilisant les discussions. Le groupe d’experts qui devait être mis en place pour élargir la liste des micro-organismes autorisés n’a toujours pas vu le jour. »
Accorder les violons avant les élections européenne de 2019
Benoit Planques reste malgré tout optimiste quant à l’objectif visant à proposer une version finale du texte au Parlement avant que celui-ci ne soit renouvelé, en mars 2019. Ce qui n’empêche pas le comité européen en charge de créer les normes relatives aux biostimulants, le « CEN/TC 455 », d’être déjà au travail. Car même si le règlement est adopté dans les temps, deux ans seront a priori nécessaires à sa mise en place.
« Or, la création d’une norme prend trois ans », précise Benoit Planques, qui préside ce groupe. D’où la nécessité d’anticiper la construction de ces normes sur les biostimulants : « Tout est à créer, et nous devons donc nous assurer que celles qui verront le jour soient fiables. »
Un cadre international à structurer
Une dynamique qui doit permettre à l’Union européenne de conserver son avance sur ce dossier, même si d’autres régions du globe se mobilisent également. Le Farm Bill Act, fixant les lignes directrices de la politique agricole des États-Unis, reconnait ainsi l’intérêt des biostimulants et leur donne une définition très proche de celle définie à l’échelle européenne. « Cela montre la position de pionnière de l’Europe dans ce domaine », souligne Benoit Planques.
Lors d’une conférence mondiale sur la normalisation des biostimulants, qui s’est tenue en Chine en mars, les acteurs internationaux des biostimulants ont convenu qu’il était nécessaire de construire un langage commun autour de cette famille d’intrants agricoles. Un autre enjeu saisi par l’UE : « Nous avons commencé à travailler sur une norme internationale concernant la terminologie des biostimulants, dont l’Europe assure le pilotage. Elle aura la double reconnaissance : Iso pour l’international et EN pour l’Europe. »
(1) Syndicat professionnel représentant les fabricants d’amendements organiques, engrais organiques, engrais organo-minéraux, supports de culture, paillages et biostimulants