CEPP, le nombre de certificats obtenus progresse de 63 % en 2022
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Le dispositif des CEPP, les certificats d’économie de produits phytosanitaires, gagne du terrain. Le bilan des actions déclarées pour 2022, publié le 25 janvier 2024 par le ministère de l’Agriculture, révèle que le taux de couverture des obligations pour l’ensemble des obligés s’élève à 49 %, contre 30,6 % en 2021. La diversification des cultures a été l’action la plus plébiscitée. Viennent ensuite, comme les années précédentes, le biocontrôle et les variétés résistantes.
Le ministère de l’Agriculture a publié au Bulletin officiel du 25 janvier 2024 le bilan, pour 2022, de la mise en œuvre du dispositif de certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP). Pour la période 2022-2023, 2 014 entreprises étaient engagées dans le dispositif, pour un total de 33,7 millions d’obligations de certificats à obtenir par la mise en place d’actions standardisées. Sur ces 2 014 entreprises obligées, près de 800 sont des agriculteurs qui ont acheté des produits phytopharmaceutiques à l’étranger, et 900 environ ont un agrément pour la distribution de produits phytopharmaceutiques à des professionnels ou l’application de produits phytopharmaceutiques en traitement de semences.
Des résultats encore théoriques
Le nombre de certificats obtenus en 2022, 8,3 millions, est en forte augmentation : + 63 % par rapport à 2021. Selon le ministère, 741 entreprises obligées ont réalisé des déclarations d’actions et 78 % des entreprises ayant un agrément de distribution de produits phytopharmaceutiques à des professionnels ont déclaré au moins une action.
Ainsi, en 2022, le taux de couverture des obligations pour l’ensemble des obligés s’élève à 49 %, contre 30,6 % en 2021. Il se monte à 54,6 % pour les entreprises déclarantes, contre 32,6 % en 2021. Mais ces pourcentages demeurent encore théoriques puisque depuis 2022, la période d’obligation couvre deux années civiles (2022-2023). À noter qu’à la fin de la campagne 2022, 46 entreprises avaient déjà réussi à atteindre leurs obligations pour la période 2022-2023.
95 actions CEPP mobilisées
Fin 2022, 119 actions standardisées étaient disponibles, avec 3 231 références commerciales. Sur ces 119 actions disponibles, 95 ont été mobilisées : 38 %, contre 61 % en 2021, concernent le recours à des méthodes alternatives (équipements ou produits de biocontrôle par exemple) ; 34 %, contre 6 %, la mise en œuvre de nouvelles pratiques agronomiques ; 23 %, contre 27 %, l’utilisation de variétés résistantes ou tolérantes aux maladies ; 3 %, contre 4 %, l’abonnement à des outils d’aide à la décision ; et enfin 2 %, comme en 2021, des actions permettant de réduire les quantités utilisées (équipements performants).
La diversification des cultures largement en tête
Six actions standardisées représentent 70 % du nombre total de CEPP obtenus en 2022 :
- La nouvelle action « Réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques par la diversification des cultures dans les systèmes de production annuelle » a généré le plus de CEPP : 2,3 millions. Elle a ainsi profité aux organismes stockeurs qui ont accru la diversité des espèces collectées ;
- Lutter contre divers bioagresseurs au moyen d’un produit de biocontrôle à base de soufre (1 287 912 certificats obtenus) ;
- Lutter contre le virus de la jaunisse du navet sur colza en choisissant une variété assez résistante (806 250 certificats obtenus) ;
- Réduire le nombre de traitements au moyen de variétés de blé tendre assez résistantes aux bioagresseurs et à la verse (582 156 certificats obtenus) ;
- Substituer des produits anti-limaces à base de métaldéhyde par des produits de biocontrôle molluscicides d’origine naturelle (461 799 certificats obtenus) ;
- Éviter la germination des pommes de terre lors du stockage au moyen d’un antigerminatif de biocontrôle (302 455 certificats obtenus).
Viennent ensuite les douze actions suivantes :
- Réduire le nombre de traitements au moyen de variétés d’orge d’hiver assez résistantes aux bioagresseurs et à la verse (248 551 certificats obtenus) ;
- Éviter un traitement insecticide contre les méligèthes en associant une variété de colza à floraison très précoce avec la variété principale (240 316 certificats obtenus) ;
- Améliorer l’efficience d’une solution de biocontrôle ou réduire la dose de produits phytopharmaceutiques au moyen d’un adjuvant (188 341 certificats obtenus) ;
- Lutter contre divers champignons pathogènes du feuillage au moyen d’un produit de biocontrôle (177 788 certificats obtenus) ;
- Accompagner le placement des traitements fongicides des céréales au moyen d’un outil d’aide à la décision de prévision et de conseil tracé à la parcelle (160 113 certificats obtenus) ;
- Réduire le nombre de traitements au moyen de variétés de tournesol assez résistantes aux bioagresseurs (126 624 certificats obtenus) ;
- Lutter contre les tordeuses en vigne au moyen de diffuseurs de phéromones pour la confusion sexuelle (125 216 certificats obtenus) ;
- Choisir un mélange multi-services en tant que couvert d’interculture pour réduire le recours aux produits phytopharmaceutiques (114 327 certificats obtenus) ;
- Lutter contre la pyrale du maïs au moyen de lâchers de trichogrammes (111 082 certificats obtenus) ;
- Lutter contre les lépidoptères ravageurs en vergers au moyen de diffuseurs de phéromones pour la confusion sexuelle (108 260 certificats obtenus) ;
- Lutter contre les maladies fongiques au moyen d’un stimulateur de défense des plantes (104 986 certificats obtenus) ;
- Lutter contre les insectes piqueurs au moyen d’un produit de biocontrôle à base d’huile minérale (97 549 certificats obtenus).