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Hauts-de-France, objectif zéro agriculteur sans éco-régimes

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Dans les Hauts-de-France, près de 30 % des agriculteurs seraient actuellement inéligibles au dispositif des éco-régimes, selon la Chambre d’agriculture régionale, qui affiche néanmoins un objectif de zéro agriculteur laissé sur le côté. Pour cela, des formations et interventions sont organisées, notamment auprès de la distribution agricole. Plus de 100 participants ont ainsi assisté à un webinaire organisé par la Chambre et le négoce Carré, le 4 février.

© BASF - © D.R.
© BASF - © D.R.

À quelques mois de son entrée en vigueur, la Pac post-2023 suscite encore beaucoup de questions sur le terrain. En témoigne la centaine de participants ayant assisté à un webinaire organisé sur le sujet par le négoce Carré le 4 février, en partenariat avec le service stratégie et prospective de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France. « Nous avons une demande importante de décryptage de l’impact de la future Pac pour les exploitants », indique Philippe Touchais, directeur innovation du négoce. « Même si la future Pac ne s’applique pas encore en 2022, il est important d’anticiper les évolutions sur les exploitations, notamment pour les commandes de semences cet été », précise pour sa part Pascale Nempont, cheffe du service stratégie et prospective à la Chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais.

30 % d’exploitations sans éco-régime à ce stade

Les discussions ont notamment portées sur les éco-régimes, grande nouveauté de la prochaine mouture de la Pac. Le dispositif est accessible par trois voies (pratiques agricoles, certifications, IAE) et propose deux niveaux de paiement (60 ou 82 €/ha selon les estimations du ministère de l’Agriculture). Pour l’heure, d’après une étude réalisée par la Chambre d’agriculture régionale, 30 % des exploitations de la région ne valideraient pas d’éco-régimes au niveau standard sans une évolution des assolements. Ce chiffre monte à 45 % pour le niveau supérieur. L’étude s’est focalisée sur la voie des pratiques agricoles, compte tenu du faible nombre d’exploitations en HVE dans la région et de manque d’éléments sur les IAE.

« Nous allons tout faire pour qu’aucun agriculteur ne soit au niveau zéro dans les Hauts-de-France, et c’est pour cela que nous communiquons beaucoup sur le sujet actuellement », explique Pascale Nempont. La responsable du service stratégie et prospective se montre néanmoins optimiste sur l’évolution de ces chiffres. « Je pense qu’ils vont baisser, beaucoup de formations ont été mises en place et elles ont rencontré un franc succès. De plus en plus d’agriculteurs sont sensibilisés, il y a un vrai engouement. » Plusieurs acteurs de la distribution des Hauts-de-France, comme Agora, Novial ou Unéal se seraient ainsi rapprochés de la Chambre, notamment pour former leur TC.

Inquiétude sur le délai de réponse de la Commission sur les PSN

Pascale Nempont se montre néanmoins plus inquiète quant au calendrier des prochains mois, au niveau institutionnel. « Nous craignons que la réponse de la Commission européenne sur le plan stratégique national, PSN, arrive assez tard et qu’il reste peu de temps pour s’organiser. » Certains pays, comme l’Allemagne, ayant rendu leur copie en retard, la Commission a jusqu’à l’automne pour faire ses retours. « Cela laisse vraiment peu de temps pour être opérationnel en janvier 2023 », regrette Pascale Nempont, qui précise néanmoins que si des modifications devaient être apportées, celles-ci ne devraient pas « chambouler » les grandes lignes du PSN français. Elle explique également que des réflexions sont déjà en cours pour la Pac de 2027, notamment sur le carbone.