Écophyto, le Gouvernement confirme la baisse des ventes de produits phytosanitaires en 2021
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Les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique ont relayé, le 15 novembre 2022, les chiffres des ventes de produits phytopharmaceutiques de synthèse pour 2021. Ces derniers confirment la tendance à la baisse observée depuis 2019. Des réflexions vont être engagées, dès le premier semestre 2023, pour débuter l’élaboration du prochain plan Écophyto, le plan actuel arrivant à échéance en avril 2024.
Une « tendance à la baisse » qui se confirme. C’est ce dont se félicite le ministère de l’Agriculture, à l’annonce, le 15 novembre, des chiffres provisoires, pour 2021, des ventes de produits phytopharmaceutiques de synthèse. Ces dernières s’élèvent ainsi, pour l’année passée, à 43 013 tonnes. Un chiffre stable par rapport à 2020 (+ 0,7 %), mais en net recul par rapport à la moyenne de la période 2012-2017 (- 19 %). Une diminution des ventes qui s’inscrit sur le long terme, souligne le ministère de l’Agriculture, dans un communiqué : « Après une décennie de hausse, (…) les chiffres des ventes sur la période 2019-2021 sont au plus bas depuis 2009 et le début du plan Écophyto. » Un signal positif pour le Gouvernement, alors que le plan Écophyto approche de son terme, prévu pour avril 2024. Des réflexions doivent être lancées au premier semestre 2023 pour définir les contours du prochain plan quinquennal.
Chute des ventes de CMR1
La baisse est encore plus significative en ce qui concerne les ventes des substances les plus à risque, CMR1. 780 tonnes ont été vendues en 2021, contre 5000 en 2018, soit une chute de 85 %. « La France est favorable au non-renouvellement des substances classées CMR1 (substances « cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction », dont le potentiel est avéré ou présumé) tel que le prévoit la réglementation UE », rappelle le ministère de l’Agriculture. Quant au glyphosate, dont la prolongation éventuelle de l’autorisation, au niveau européen anime toujours les débats, ses ventes opèrent également un recul, bien que moins impressionnant, de 14 % entre 2020 et 2021 (8645 contre 7765 tonnes).
Le Nodu corrobore la dynamique
Des dynamiques de fond que confirme également l’indicateur Nombre de doses unités, Nodu. Ce dernier correspond à la surface qui serait traitée annuellement aux doses maximales homologuées. Le Nodu agricole 2018-2020 s’élève ainsi à 94,8 Mha, soit la valeur la plus basse sur la période 2012-2014 à 2018-2020, indique le ministère de l’Agriculture. Il est en baisse de 5 % par rapport à la moyenne triennale 2015-2017. L’indicateur provisoire pour 2019-2021 semble valider cette tendance : il recule de 13,5 % par rapport à 2018-2020, pour s’établir à 83,3 Mha. Il en va de même pour les CMR1 et CMR2, dont les Nodu respectifs diminuent de 87 et 36 %.
Les produits alternatifs poursuivent leur croissance
A contrario, les ventes des produits de biocontrôle et des produits utilisables en agriculture biologique continuent de progresser. Elles ont ainsi connu une hausse de 13 % entre 2020 et 2021, « ce qui montre le développement de solutions alternatives », assure le ministère de l’Agriculture. Une évolution positive qui pourrait expliquer la différence entre les chiffres annoncés ce jour et ceux présentés par Phyteis, en juillet, ces derniers prenant également en compte le soufre et le cuivre utilisables en agriculture biologique. L’interprofession faisait ainsi état d’une hausse de 7,9 % des quantités de matières actives phytosanitaires vendues en 2021.
De son côté, le ministère de l’Agriculture appelle à poursuivre les efforts, en matière de recherche, pour mettre à disposition des exploitants des « alternatives sérieuses et opérationnelles ».