Fongicides SDHI, l’Anses recommande d’ajuster certaines valeurs toxicologiques de référence
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L’Anses, qui poursuit ses travaux sur les fongicides de la famille des SDHI, a publié deux nouvelles expertises. L’Agence recommande d’ajuster certaines valeurs toxicologiques de référence servant à protéger la santé humaine. Elle ne met pas en évidence de préoccupation sanitaire pour le consommateur.
En juin 2020, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) concluait, comme l’Anses, qu’aucun nouvel élément scientifique ne permettait de légitimer une alerte sanitaire susceptible de conduire au retrait des autorisations de mise sur le marché (AMM) de produits phytosanitaires de la famille des inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI). L’OPECST, comme la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (cnDAspe), recommandaient toutefois de poursuivre les travaux sur le sujet. Ce qu’a fait l’Anses. Deux avis, publiés le 5 décembre 2023, viennent donner les résultats de l’expertise collective menée depuis 2020 : le premier sur l’actualisation des données relatives aux substances phytosanitaires de la famille des inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI), le deuxième relatif à l’évaluation de l’exposition des consommateurs français à ces produits.
De nouvelles valeurs toxicologiques de référence portées à l’échelle européenne
Suite aux travaux menés par des collectifs d’experts aux compétences complémentaires, l’Anses recommande de réviser certaines valeurs de sécurité utilisées pour statuer sur les risques liés aux expositions. Elle propose d’ajuster à la baisse 11 des 39 valeurs toxicologiques de référence (VTR) analysées. Ces VTR correspondent aux doses de substances chimiques à ne pas dépasser pour préserver la santé humaine, pour une voie d’exposition donnée et une durée donnée. Elles sont utilisées pour évaluer les risques en considérant toutes les voies d’exposition des consommateurs, des riverains, des travailleurs et des opérateurs.
« Ces propositions d’ajustement, qui vont dans le sens d’une plus grande protection, seront portées par l’Anses au niveau européen afin d’être prises en compte lors des réévaluations des substances actives concernées », informe l’Anses dans un communiqué daté du 5 décembre.
Pas de risque pour le consommateur
L’Anses a par ailleurs évalué les risques liés à une exposition cumulée à l’ensemble des substances SDHI via l’alimentation. Elle conclut que les seuils de sécurité pour la santé des consommateurs ne sont pas dépassés.
L’Agence signale enfin que ses travaux sur les SDHI se poursuivent afin, entre autres, d’améliorer les connaissances sur les modes d’action de ces substances actives et sur leurs conséquences sanitaires éventuelles.