Les betteraviers pourront utiliser des néonicotinoïdes en 2021
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C’est acté, les semences de betterave sucrière pourront, en 2021, être enrobées d’un produit phytosanitaire de la famille des néonicotinoïdes. Un arrêté fixant les conditions de cette autorisation provisoire est paru au Journal officiel du 6 février 2021. Le semis de maïs et de colza après les betteraves, avec la mise en œuvre de mesures spécifiques, est étudié.
Les betteraviers peuvent être rassurés : ils pourront, en 2021, déroger à l’interdiction d’utilisation de produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes. Un arrêté paru au Journal officiel du 6 février 2021 autorise de façon provisoire, comme le prévoit l’article 53 du règlement (CE) n° 1107/2009, l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec des produits contenant les substances actives imidaclopride (Gaucho 600 FS de Bayer) ou thiamethoxam (Cruiser SB de Syngenta). Cet arrêté fait suite à l’avis rendu le 22 janvier par le conseil de surveillance dédié, présidé par le député Grégory Besson-Moreau. Ce conseil a estimé que les conditions étaient réunies pour accorder cette autorisation : les risques de virose sur la betterave sucrière pourraient en 2021 être semblables à ceux de 2020.
“L’objectif de sauvegarde de la filière va être atteint puisque les professionnels ont annoncé des prévisions de sole betteravière 2021 dont l’évolution reste similaire à celles connues depuis 2018, garantissant ainsi la pérennité de la filière sur le territoire national en 2021”, se félicite le ministère chargé de l’Agriculture dans un communiqué daté du 5 février et faisant suite à une réunion avec les acteurs de la filière betterave-sucre.
Cultures suivantes : maïs et colza sont à l’étude
Comme dans le projet d’arrêté qui avait été mis en consultation le 4 janvier, le texte paru au Journal officiel liste les cultures qui peuvent être implantées les années suivant le recours à l’imidaclopride ou au thiamethoxam afin de réduire l’exposition des insectes pollinisateurs aux résidus éventuels de produits.
Mais ce texte précise également dans une annexe 2 bis, ce qui est nouveau, des mesures d’atténuation et de compensation possibles pour permettre d’anticiper le semis de maïs et de colza, cultures qui ne sont respectivement autorisées, pour l’instant, qu’à partir de 2023 et 2024. Ces mesures attendent néanmoins la validation de l’Anses. Si l’Agence confirme qu’elles assurent un niveau équivalent de protection des pollinisateurs et de la biodiversité, un arrêté précisera les modalités à suivre pour semer du maïs ou du colza avant 2023.
Ces mesures d’atténuation et de compensation sont les suivantes :
• pour le maïs :
- Utilisation, sur une largeur d’au moins dix-huit rangs de betteraves qui ne peut être inférieure à huit mètres, de semences de betteraves non traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam sur le pourtour des parcelles traitées avec ces produits ;
- Implantation en 2021 et 2022 sur l’exploitation concernée, à une distance adaptée, de surfaces mellifères à raison de 2 % des surfaces implantées de semences de betteraves traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam.
• pour le colza :
Implantation d’un mélange composé d’au moins 50 % d’une variété précoce à floraison de type Es Alicia ou d’une variété équivalente, sur une surface représentant au moins 10 % de la sole de colza de l’exploitation concernée et sur laquelle n’ont pas été cultivées des betteraves traitées avec de l’imidaclopride ou du thiamethoxam au cours des trois années précédentes.