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« Nous n’investissons pas suffisamment dans les ressources humaines », Bernhard Url, Efsa

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Lors d’une audition en Commission de l’agriculture et du développement rural du 17 mai 2022, Bernhard Url, directeur exécutif de l’Efsa, a insisté sur la nécessité d’augmenter les ressources humaines au sein des autorités compétentes des États membres. Et ce, afin d’apporter de l’innovation rapidement, tout en assurant la protection de la santé humaine et de l’environnement.

« Nous n’investissons pas suffisamment dans les ressources humaines », Bernhard Url, Efsa
« Nous n’investissons pas suffisamment dans les ressources humaines », Bernhard Url, Efsa

Auditionné lors de la Commission de l’agriculture et du développement rural du 17 mai 2022, Bernhard Url, directeur exécutif de l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, est revenu sur le nouveau calendrier prévisionnel de la réévaluation du glyphosate, qui prend du retard. « La raison principale tient en la quantité de preuves, a-t-il expliqué. Le dossier du glyphosate est très différent de tous les autres dossiers que nous évaluons. »

Le directeur a confirmé que la consultation publique, menée conjointement avec l’Echa, l’Agence européenne des produits chimiques, a ajouté du travail en raison d’apports de données par la société civile. Le groupe d’évaluation du glyphosate, composé des autorités nationales compétentes en France, en Hongrie, aux Pays-Bas et en Suède, a demandé six mois pour examiner les résultats de cette consultation, alors que cette étape ne prend d’ordinaire que deux mois.

Appel à la Commission et aux co-législateurs

L’occasion était donnée à Bernhard Url de plaider en faveur d’une augmentation des ressources au niveau européen pour l’évaluation des pesticides. Il a sous-entendu que la Commission européenne et les co-législateurs devraient étudier la question. « Nous n’investissons pas encore le montant minimal de ressources humaines nécessaires pour réaliser le travail d’évaluation dans les temps », a-t-il affirmé. Et ce, pour apporter l’innovation rapidement, tout en assurant la protection de la santé publique et de l’environnement. « À un moment donné, ce n’est plus une question de qualité de collaboration, c’est une question de ressources, a-t-il poursuivi. Il faut augmenter les ressources humaines dans les États membres ». Bernhard Url ajoute même : « Nous devons réfléchir pour savoir si le système actuel est suffisamment résistant pour l’avenir. » Selon lui, le problème proviendrait des difficultés rencontrées par les autorités compétentes des États membres pour recruter les ressources nécessaires.

Le directeur a également relevé que la transition vers des systèmes alimentaires durables va conduire à l’émergence de nouvelles technologies, comme de nouveaux pesticides, de nouvelles techniques génomiques. Ces nouvelles technologies devront être examinées du point de vue de la sécurité alimentaire. « Et se pose encore une fois la question des ressources, a-t-il conclu. Pas tellement pour l’Efsa, mais au niveau européen de manière générale, main dans la main avec les États membres. »