Stella Kyriakides, commissaire européenne - « Nous lancerons une évaluation sur les indicateurs de risques harmonisés »
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Une semaine après la présentation du projet de révision de la directive Sud, par la Commission européenne, la commissaire européenne chargée de la santé et de la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, a indiqué, le 30 juin, devant la commission environnement du Parlement, que la Commission travaillait à la mise à disposition de bons indicateurs de risques harmonisés.
Stella Kyriakides, commissaire européenne chargée de la santé et de la sécurité alimentaire, s’est prêtée au jeu des questions-réponses le 30 juin 2022, devant la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen, sur le projet de règlement relatif à l’utilisation durable des pesticides. Ce dernier a été dévoilé le 22 juin par la Commission européenne. Elle a précisé que la Commission européenne se penchait sur la disponibilité de bons indicateurs de risques harmonisés. Ceux actuellement proposés (annexe VI) sont fortement critiqués par plusieurs ONG : selon elles, ils discriminent plus fortement les pesticides utilisés en agriculture biologique. « Nous allons lancer une évaluation dès que le règlement entrera en vigueur », a informé la commissaire, en précisant être consciente du problème et que la Commission se tournait vers des experts.
Devant les craintes de plusieurs députés européens quant à l’impact de la réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides sur la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides a réaffirmé sa volonté de dialogue avec les États membres, de soutien aux agriculteurs par le biais de la Pac, mais est restée ferme sur les objectifs. « Sans système de production alimentaire durable, nous mettons la sécurité alimentaire en danger, a-t-elle répété. Le coût de l’inaction est bien supérieur au coût lié à cette transition. » Une étude sur la sécurité alimentaire prenant en compte l’ensemble des critères qui agissent dessus a été lancée, a informé la commissaire.
Un objectif ambitieux, mais atteignable
Selon Stella Kyriakides, l’objectif est ambitieux mais atteignable, sans perte de rendement ni de qualité de récolte. Et ce, grâce à la recherche et à l’innovation, notamment les nouvelles technologies, et grâce aux solutions de protection des plantes alternatives. « Si nous voulons réduire l’utilisation des pesticides chimiques, il faut s’assurer qu’en parallèle, il y a des alternatives qui arrivent rapidement sur le marché pour assurer la transition », a-t-elle affirmé. Et d’assurer que la Commission est en train de mettre à jour la réglementation pour accélérer les homologations de solutions alternatives aux pesticides conventionnels.
Enfin, à ceux qui demandent de retarder la mise en œuvre de l’objectif de réduction d’utilisation des pesticides en raison de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, elle répond qu’au contraire, « ces crises nous incitent à aller de l’avant ». Et de conclure : « Je ferai tout pour ne laisser personne sur le bord du chemin, mais je veux que chacun soit impliqué. Je suis convaincue que nous pouvons y arriver si nous parlons d’une seule et même voix. »