Souveraineté européenne en maïs, l’AGPM veille au grain
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Alors qu’Arvalis table sur des chiffres positifs pour la récolte de maïs 2023, l’AGPM reste mobilisée pour faire passer ses messages politiques. Lors d’un point presse organisé le 18 octobre, son président Franck Laborde s’est dit inquiet du niveau des importations européennes.
Lors d’un point presse organisé le 18 octobre par l’AGPM, Arvalis a présenté ses estimations, plutôt très positives, pour la campagne 2023. Pour Franck Laborde, président de l’AGPM, les rendements ne sont pas le seul cadran à scruter. Il a longuement insisté sur l’importance « d’un sursaut collectif autour du maïs ». Son inquiétude ? « L’Europe a perdu un million d’hectares de maïs en 20 ans, lance-t-il. Auparavant exportatrice, elle couvre aujourd’hui 23 % de ses besoins par l’import. »
Souveraineté européenne en jeu selon l’AGPM
Franck Laborde estime que la souveraineté de l’Europe, pour cette culture, est en jeu. « Le reste du monde fonce sur le maïs, a-t-il martelé. Ce serait une hérésie de ne pas tout faire pour encourager cette culture qui a un bel avenir devant elle, à condition de ne pas l’entraver pour de mauvaises raisons. » Le président de l’AGPM a ainsi rappelé les atouts techniques, économiques et écologiques du maïs. « Le délit de sale gueule n’est plus permis, nous voulons plus de factuel ! », a-t-il encore lancé.
Bonne récolte de doléances
Au niveau français, c’est notamment aux politiques que Franck Laborde a souhaité s’adresser, avec des attentes bien identifiées. Selon lui, les hausses de la RPD et de la redevance sur l’eau (« qui va multiplier par quatre le prix de l’irrigation », dixit Franck Laborde) pour 2024 sont un coup de canif à la compétitivité des agriculteurs français, tout comme l’interdiction du s-métolachlore une année avant l’Europe. Il a enfin égratigné l’approche du Gouvernement concernant l’anticipation du retrait de molécules, réitérant la formule désormais incontournable, « pas d’interdiction sans solution ».
« J’en appelle à des politiques qui accompagnent et investissent dans la recherche, et non qui limitent, taxent et affaiblissent », a-t-il conclu.