Actualité chargée pour la rentrée de la FNA
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Après une moisson compliquée où le travail du grain par les OS a, plus que jamais, été incontournable, la rentrée s’annonce chargée pour la Fédération du négoce agricole. Sur le bureau de François Gibon, le délégué général, plusieurs dossiers : la proposition de loi Besson-Moreau, le suivi de la commercialisation de la collecte mais aussi la poursuite de la mise en place de la séparation du conseil et de la vente. Sans oublier le Varenne de l’eau, les ZNT et bien sûr la future Pac.
« Ces dernières semaines, l’ensemble des organismes stockeurs a fourni un travail considérable pour travailler le grain, le mettre aux normes et aller chercher les marchés, souligne François Gibon, le délégué général de la FNA. La qualité, souvent hétérogène, a demandé une logistique d’allotement et de stockage à la pointe. La moisson à rallonge a compliqué la donne mais les négoces ont su tout mettre en œuvre pour assurer cette mission. »
Sérénité et réactivité face aux fluctuations du marché
La fluctuation des prix sur les marchés à terme demande aussi une adaptation des équipes. « C’est une année également compliquée du point de vue de la commercialisation, confirme-t-il. Une situation qui demande un suivi pointu, une réactivité optimale et une sérénité à toute épreuve ! En interne, les équipes n’ont pas d’autre choix que de monter en compétence. Là aussi, nos entreprises font preuve d’adaptation. »
La loi Besson-Moreau ne convient pas au marché des grains
Outre la moisson, plusieurs dossiers occupent la rentrée de la filière agricole. « À commencer par le projet de loi Besson-Moreau dont les discussions devraient reprendre le 21 septembre, confie-t-il. Cette loi, visant à protéger la rémunération des agriculteurs, n’est pas adaptée au marché des grains. Elle ne répond ni aux exigences du marché à terme, ni aux attentes des agriculteurs pour les filières standard. Imposer des contrats de trois ans quelle que soit la production n’a pas de sens. Toute la filière céréalière est mobilisée et espère voir naître un décret qui exclurait les grains, au moins jusqu’à l’étape de transformation. »
Séparation conseil/vente : encore des points en suspens
Autre dossier de fonds travaillé par la FNA, celui de la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires. Même si sa mise en œuvre date du 1er janvier 2021, tout n’est pas calé. « Les CEPP restent au cœur de cette réglementation. Après les diagnostics, place aux suivis et à la structuration des incubateurs régionaux. Un gros travail reste encore à faire. »
Autre point qui n’est pas clarifié : la possibilité pour un distributeur, quel que soit son choix entre vente ou conseil, de conserver l’un de ses métiers de base, à savoir l’accompagnement des agriculteurs dans des filières de différenciation et avec lui, le suivi de cahiers des charges spécifiques. « L’application de cette loi ne doit pas être un frein à la structuration de filières sous contrat et à la valorisation de démarches HVE ou label bas carbone par exemple, notamment pour les OS qui auraient fait le choix de la vente, poursuit le délégué général de la FNA. C’est un point fondamental, encore en discussion et qui, s’il n’était pas acté, mettrait en péril la mise en place de filières différenciées. »
ZNT, Pac, Varenne de l’eau…
En dossiers « chauds » pour cette rentrée, François Gibon cite également le Varenne de l’eau, les nouvelles règles en matière de ZNT et ses différences régionales, « créatrices d’émoi localement ». « Autant de sujets sur lesquels nous sommes régulièrement questionnés, indique-t-il. La future Pac génère également de nombreuses interrogations. Nos adhérents sont avides d’informations opérationnelles mais sur ce sujet, il est encore trop tôt pour répondre à leurs attentes ».