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La responsable Carbone de la coopération agricole, déjà très active

Le | Cooperatives-negoces

Gwenaëlle Le Borgne, ingénieure agronome, vient de rejoindre la Coopération agricole en tant que responsable carbone. Elle a d’ores et déjà commencé à évaluer les possibilités de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de stockage du carbone au sein des coopératives.

La responsable Carbone de la coopération agricole, déjà très active
La responsable Carbone de la coopération agricole, déjà très active

Après le recrutement d’un responsable économique et d’une responsable relations commerciales, la coopération agricole (LCA) poursuit sa restructuration, avec la création d’un poste de responsable Carbone. Gwenaëlle Le Borgne, 26 ans, a rejoint la direction « Compétitivité et Transition écologique » fin avril. La jeune ingénieure agronome, diplômée d’Agrocampus Ouest - Rennes, et spécialisée en politiques publiques agricoles et environnementales, aura pour mission de définir une feuille de route sur les leviers permettant  d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2035 à l’échelle de l’ensemble des adhérents de La Coopération Agricole.

Trois groupes de travail pour une feuille de route carbone

Gwenaëlle Le Borgne anime des groupes de travail constitués des responsables environnement des sections métiers de LCA, des différentes régions ainsi que des responsables RSE ou environnement des coopératives adhérentes. “Le premier groupe de travail vise à dessiner le scénario prospectif de de la transition agricole et agroalimentaire de LCA permettant d’atteindre la neutralité carbone, explique-t-elle.” Certaines coopératives sont déjà bien avancées en termes de stratégie bas carbone, et ont réalisé leur bilan de gaz à effet de serre (GES). L’objectif est de s’inspirer des réussites des uns pour accompagner les autres.

“Un deuxième groupe de travail sera dédié aux outils de mesure de réduction des émissions de GES et de stockage de carbone dans les sols agricoles et la biomasse. Nous devons évaluer les besoins de nos adhérents en matière d’outils de mesure.” La nouvelle responsable carbone de LCA a par ailleurs une expérience significative en ce qui concerne les GES du milieu agricole : elle a auparavant travaillé au Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique). Un dernier groupe de travail influencera la feuille de route dédiée au carbone : dirigé par Virginie Charrier, responsable Environnement pour la coopération agricole, il étudie le déploiement des énergies renouvelables (EnR) et détermine les freins à lever et incitations nécessaires pour multiplier la production d’EnR dans le secteur agricole.

Des progrès à faire sur le secteur agro-industriel et la logistique

Selon Gwenaëlle Le Borgne, des leviers peuvent être identifiés à chaque maillon de la chaîne : “Il y a des enjeux en termes d’intrants, d’optimisation de la production agricole, de logistique… Par exemple, en production animale, on peut améliorer l’alimentation, mieux gérer les prairies pour favoriser le stockage de carbone. En grandes cultures, l’enjeu sera de trouver des moyens d’optimiser la fertilisation azotée et l’utilisation d’engrais minéraux. L’une des solutions est par exemple d’encourager la polyculture-élevage qui fait le lien entre les cultures et l’atelier animal, et valorise les effluents.”

Autre poste de réduction des GES : la transformation et le transport des aliments. “Dans la filière sucre, la transformation représente 50 % des émissions de GES et le transport 10 %, indique Gwenaëlle Le Borgne. Nous avons besoin de transformer les processus, par plus de R&D, l’amélioration de l’efficacité énergétique, l’utilisation d’énergies renouvelables ou électriques, l’optimisation des chargements et flux de transport…” Selon l’ingénieure, l’enjeu majeur de la transition écologique de l’agriculture est de trouver un modèle économique incitatif. “Les coopératives prennent très au sérieux ces questions. Même si les demandes des consommateurs sont encore timides sur les produits bas carbone, l’enjeu va être d’imaginer un modèle économique pour rémunérer les bonnes pratiques.”