« Nous allons nous engager sur la certification environnementale en 2022 », Emmanuel Letesse, Agora
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Partie intégrante du projet Agora 2030, en cours de finalisation, le pôle agroécologie de la coopérative vient de souffler sa première bougie. Premier retour d’expérience avec Emmanuel Letesse, qui pilote le pôle.
Référence Agro : La coopérative Agora a fait le choix de se doter d’un pôle agroécologie. Quels sont ses objectifs ?
Emmanuel Letesse : Le pôle agroécologie est doté de trois missions. La première est d’expérimenter, afin d’acquérir des références sur les différents systèmes de cultures. Nous voulons en effet pouvoir accompagner tous les agriculteurs. Nous avons ainsi depuis un an une plateforme d’essai dédiée au bio. Nous nous intéressons également depuis longtemps à l’agriculture de conservation des sols et plus récemment à l’agriculture à vocation énergétique, via deux plateformes sur les Cives. L’agriculture raisonnée reste néanmoins le cœur de notre métier, avec l’ambition de trouver des solutions alternatives dans un contexte d’évolution réglementaire sur les produits phytosanitaires et la fertilisation minérale azotée. Notre deuxième mission est ensuite de former nos agriculteurs et nos techniciens à l’ensemble de ces nouvelles références et ces nouveaux outils. Cela passe notamment par nos dispositifs Agroforum, webinaires Agroconnect’… Enfin, nous avons à cœur de sensibiliser et communiquer sur nos résultats via les Agroplaine, Agroexpé, etc. et sur les enjeux que nous prenons en compte comme la biodiversité, l’environnement, le climat.
Un an après la création du pôle, où en sont les projets en cours ?
E.L. : Le pôle compte actuellement sept personnes. Nous avons mis en place un dispositif AgroCarbone, dans le cadre duquel nous avons répondu à l’appel à projets « Bon diagnostic carbone », dont nous sommes lauréat. L’objectif est d’accompagner un groupe pilote de 30 jeunes agriculteurs. Pour cela, nous avons noué un partenariat avec la start-up Rize, pour réaliser, grâce à son outil de calcul, des diagnostics initiaux et élaborer des plans d’action pour capter un maximum de carbone et réduire les émissions de GES.
Souhaitez-vous aller plus loin et vous engager dans le label bas carbone ?
E.L. : Cela serait la suite logique. La vente de crédits carbone peut apporter une valeur ajoutée nouvelle aux agriculteurs. Mais nous ne voulons pas nous précipiter, nous voulons d’abord nous faire la main avec AgroCarbone, pour pouvoir à l’avenir proposer à tous les agriculteurs du territoire de la coopérative des diagnostics carbone.
Quels sont les projets pour 2022 ?
E.L. : Nous poursuivrons l’ensemble des travaux initiés en 2021. Nous allons en parallèle lancé en 2022 une démarche interne à la coopérative sur la certification environnementale. C’est une des démarches qui va dans le sens de la transition agroécologique. De plus, elle devrait être une des voies permettant d’accéder aux éco-régimes de la prochaine Pac. Un vrai challenge nous attend, mais nous sommes très motivés sur ce sujet, l’agroécologie est pour nous une opportunité.