« La génétique constituera la solution d’avenir, et nous utiliserons moins de phytos », Antoine Hacard, Cérèsia
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Génétique, robotique, engrais, nouvelles techniques d’édition génomique… Lors de la présentation du plan stratégique de sa coopérative, le 18 avril, Antoine Hacard, le président de Cérèsia, a précisé son point de vue sur plusieurs dossiers environnementaux du moment. Il défend la place centrale de l’innovation pour faire aboutir ces sujets.
À l’occasion de la présentation du plan stratégique de Cérèsia, le 18 avril, son président, Antoine Hacard, est revenu sur les engagements de la coopérative en matière d’environnement. « Relever les défis environnementaux, c’est un projet de développement économique, pointe-t-il. Pour le porter il n’y a qu’un levier : l’innovation. »
Selon Antoine Hacard, la génétique permettra une baisse d’utilisation des phytosanitaires
D’après le président de Cérèsia, cette innovation sera surtout portée, à l’avenir, par la génétique. En particulier, si les NBT sont autorisées. « La génétique accélère la recherche de variétés plus efficientes en azote, tolérantes aux maladies, aux insectes, aux phénomènes de stress. Les régulateurs, les fongicides, les insecticides… nous en utiliserons beaucoup moins ! Je suis persuadé qu’à moyen terme, il n’y aura qu’un domaine d’intervention agronomique sanctuarisé, c’est le désherbage, car même le robot ne pourra pas le faire. »
La robotique et l’IA doivent trouver leur modèle économique
La robotique est d’ailleurs un domaine d’intervention dans lequel Cérèsia est actif. « Les outils sont quasiment au point, estime Antoine Hacard. Pas plus tard que la semaine dernière, il y avait dans la cour de Cérèsia un robot associé à de l’intelligence artificielle embarquée. Les techniques évoluent vite, elles sont au stade de prototypes, et il nous reste à trouver l’industrialisation qui permettra de créer un modèle économique viable pour les exploitants. L’augmentation du prix du machinisme va bien nous aider, dans les années à venir. » Cérèsia met l’accent sur les nouvelles technologies, telles que les OAD. Elle est la deuxième coopérative française en surface couverte par Farmstar, avec 90 000 ha, derrière Axéréal. La coopérative a également commencé, début 2023, à utiliser Hygo, un OAD de pulvérisation dédié aux phytos et aux apports d’azote.
Les engrais décarbonés, encore à leurs balbutiements
Les engrais ont d’ailleurs également été abordés par Antoine Hacard. « Il n’y aura pas de décarbonation réelle de l’agriculture sans décarboner les engrais, estime-t-il. Il faut des producteurs qui nous fabriquent des engrais décarbonés à un prix cohérent avec nos modèles économiques, et ce, en quantité. Ces techniques n’en sont qu’à leurs balbutiements. Il s’agit d’un défi colossal, et les investissements se chiffrent en milliards d’euros ». Si des initiatives ont été lancées par plusieurs acteurs du secteur, le modèle économique n’existe pas pour le moment, et les volumes sont encore restreints.