La Confédération européenne du lin et du chanvre fait peau neuve pour amplifier son action
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Pour amplifier son action, la Confédération européenne du lin et du chanvre devient l’Alliance for european flax-linen & hemp. La traçabilité est au cœur du plan stratégique de la filière pour 2023. Les défis posés par le climat, notamment pour faire évoluer les variétés, ne sont pas non plus oubliés.
Le salon Lin’ovation, organisé en juin 2022 l’avait bien montré : le lin bénéficie d’une dynamique positive. 145 000 hectares ont ainsi été cultivés en 2022 dans l’UE, à près de 90 % en France (1). Pour amplifier son action, notamment à l’échelle internationale, la confédération européenne du lin et du chanvre a dévoilé, le 8 décembre, sa nouvelle identité, incarnée par un nouveau visuel et une nouvelle dénomination : Alliance for european flax-linen & hemp (2). « Notre objectif est de faire du lin et du chanvre les fibres textiles premium durables préférées dans le monde », résume Bart Depourcq, le président de l’Alliance. Pour structurer son développement, la structure annonce avoir commandé une étude sur le modèle économique de la filière. Les premiers enseignements de ces travaux, soutenus financièrement par la Région Normandie, seront présentés en janvier 2023.
Un pilote sur la blockchain
Pour faire monter en puissance les cultures du lin et du chanvre, l’Alliance mise par ailleurs sur la traçabilité. La première étape d’un projet pilote, basé sur la blockchain, a été lancé sur deux produits mode, pour un déploiement prévu en 2023. 19 entreprises testent actuellement cette solution digitale. Une cheffe de projet traçabilité et certification a, dans ce sens, été nommée. Elle rejoindra l’équipe de l’Alliance début janvier 2023. La structure s’appuie également sur l’analyse de cycle de vie, dont elle a dévoilé les résultats, pour le lin textile, en février 2022. Elle s’est pour cela appuyée sur la méthodologie européenne, le Product environnemental footprint, PEF, au cœur de discussions au niveau européen.
Un groupe européen de travail sur le chanvre
La filière va enfin déposer, dans quelques jours, un dossier dans le cadre de France 2030. Objectif : obtenir des financements afin de soutenir le développement d’un système d’imagerie optique, pour aller plus loin dans la description de la fibre. « Cela donnerait accès, pour les filateurs, à des informations supplémentaires, pour mieux assembler les lots », explique Bart Depourcq.
Pour accompagner l’ensemble de ces projets, deux pôles support ont été créés, sur la relation adhérent et l’économie, débouchant sur deux créations de poste.
Par ailleurs, l’Alliance, concentrée pour l’heure sur le lin, n’oublie pas le chanvre. Un groupe de travail européen est en cours de construction. « Nous souhaitons renforcer notre engagement sur cette culture, et faire chemin commun, avec le lin, sur le textile », assure Bart Depourcq.
Sécheresse et machinisme, les autres défis du lin
Les rendements du lin ont du composer avec la sécheresse estivale. « La récolte est plutôt légère en poids de paille, mais elle est de meilleure qualité que celle de 2021 », résume Bart Depourcq, le président de l’Alliance for european flax-linen & hemp. Face à ces évolutions climatiques, la filière mise notamment sur le lin d’hiver. « Ces variétés doivent encore être adaptées pour bien résister au froid, et elles n’ont pas encore la même richesse en fibres que celles de printemps », poursuit Bart Depourcq. Quant aux inquiétudes concernant un manque éventuel de surfaces pour multiplier les semences, le président de l’Alliance invite à aborder le sujet sous un autre angle. « 22 % des superficies de lin sont dédiées à la multiplication, le bât blesse du côté des machines. Seuls trois constructeurs sont sur le marché, nous devons attaquer le chantier du renouvellement des encapsuleurs. »
(1) Sur les 145 000 hectares, 15 000 sont en Belgique, 1900 aux Pays-Bas, le reste en France, selon l’Alliance.
(2) Alliance européenne pour le lin et le chanvre