Bien-être animal, une « discussion constructive » a eu lieu entre les ONG et Fesneau
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Le 23 août, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a reçu rue de Varenne les représentants de huit ONG. L’objectif était d’évoquer la position de la France en vue des discussions européennes imminentes concernant la révision de la législation en matière de bien-être animal, suite à une concertation nationale jugée insatisfaisante par les associations.
La température s’est légèrement réchauffée entre les ONG welfaristes et le ministère de l’Agriculture au sujet du bien-être animal. Alors que l’Union européenne s’apprête à revoir sa législation en la matière, une concertation a eu lieu au printemps au niveau national afin de peaufiner la posture de la France. Un temps d’échange organisé sur trois mois, et diversement apprécié : alors que le ministère évoquait le 15 juillet « un exercice constructif », un collectif d’ONG réfutait cette vision, le surlendemain, dénonçant « une concertation factice ». Le 9 août, le ministère de l’Agriculture se positionnait publiquement pour une législation « qui ne nuise pas à la compétitivité de l’élevage européen », ce qui n’a pas manqué de faire monter l’inquiétude des associations d’un cran supplémentaire.
Fesneau veut avancer avec l’Allemagne
À la demande de ces ONG, Marc Fesneau a accueilli leurs représentants dans les locaux du ministère, le 23 août, pour deux heures d’entretien que les associations de protection animale qualifient de « franc et constructif », cette fois. Dans un nouveau communiqué publié au lendemain de cette rencontre, l’une d’entre elle, CIWF, revient sur les sujets abordés, en particulier la transition vers un élevage hors-cage pour les volailles : « Le ministre a marqué une volonté d’accompagnement de cette transition et a affirmé dialoguer avec l’Allemagne pour avoir des positions communes. » Un bon point aux yeux de CIWF qui rappelle que l’Allemagne, ayant prévu un financement de 60 à 70 milliards d’euros sur 20 ans en la matière, est une bonne source d’inspiration.
Si l’association se montre plutôt rassurée, elle se veut aussi vigilante sur la suite. « Nous attendons du ministre que cette qualité d’écoute et de dialogue se traduise en une position ambitieuse de la France et en actes », conclut CIWF. La Commission européenne doit faire sa proposition de législation sur le bien-être animal cet automne.
(1) CIWF, FBB, OABA, Welfarm, LFDA, CNPA, SPA, CNDA, et la LFP Cheval.