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Crise du bio, la Fnab souhaite mobiliser le Gouvernement au-delà du seul Masa

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Selon la Fnab, le ministère de l’Agriculture n’est pas le seul à devoir structurer le cadre politique de la filière bio. Pour Référence agro, son président, Philippe Camburet, exprime ses attentes vis-à-vis d’autres ministères et structures d’État. Il en a discuté avec le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, le 6 juin 2023.

Philippe Camburet, président de la Fnab. - © D.R.
Philippe Camburet, président de la Fnab. - © D.R.

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a rencontré les dirigeants de la Fnab, le 6 juin 2023. « Cette discussion a eu lieu à notre demande, précise Philippe Camburet, président de la Fnab, à Référence agro. Face à la crise qui secoue la filière bio, nous sommes demandeurs d’un partenariat pluriel avec les services de l’État. » Il estime ainsi possible de mobiliser davantage les Agences de l’eau, l’Office national de la biodiversité, les Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) ou encore le Conseil national de l’eau, qui dépendent du ministère de la Transition écologique.

La Fnab veut une déclinaison nationale des Craec

« Les Agences de l’eau mènent des expérimentations sur les paiements pour services environnementaux, qui excluent le bio, illustre Philippe Camburet. Pourquoi ce choix ? Nous avons donné cet exemple à Christophe Béchu. » Si le ministre s’est montré à l’écoute, la Fnab reste en attente de retombées concrètes. « La même logique serait à suivre avec les ministères de la Santé et de l’Économie, et les différents services décentralisés et instances qui en dépendent, poursuit le président de la Fnab. L’idéal serait de créer, à l’échelon national, l’équivalent des Commissions régionales agro-environnementales et climatiques, Craec. »

Les conversions, « pas l’essentiel »

En attendant la concrétisation d’un tel réseau, la Fnab entretient des rapports étroits avec le ministère de l’Agriculture. « Nous avons discuté avec le cabinet du ministre la semaine dernière, précise Philippe Camburet. Nous restons en attente d’une déclinaison technique et opérationnelle du plan de soutien annoncé en mai. » Parmi les points de vigilance, le président de la Fnab se dit attentif à ce que les moyens financiers débloqués soient bien affectés aux exploitations en difficulté. « Le ministère parle beaucoup de nouvelles conversions, c’est important mais pour nous l’essentiel est déjà de consolider la filière actuelle », explique-t-il. L’octroi des 60 M€ d’aides directes promises par Marc Fesneau est d’autant plus important, selon lui, que les 10 M€ annoncés au moment du Salon de l’agriculture, actuellement en cours de ventilation, « constituent un montant très insuffisant pour avoir le moindre effet significatif ».