Emmanuel Macron veut rendre la planification écologique accessible au secteur agricole
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Le président de la République s’est exprimé, le 25 septembre, à la sortie d’un conseil de planification écologique. L’occasion, pour lui, de rappeler les objectifs à atteindre, mais aussi d’assurer le secteur agricole de sa volonté de rendre l’écologie « accessible et juste » à son égard.
Après plus d’un an de travaux et de concertations, le président de la République a pris la parole, le 25 septembre, à l’issue d’un conseil de planification écologique. « Le plan validé aujourd’hui décline plusieurs dizaines d’actions qui vont nous permettre de réduire nos émissions de CO2 », déclare Emmanuel Macron. Ce dernier a par ailleurs rappelé les efforts à fournir d’ici à 2030, comme il l’avait déjà indiqué durant l’été : « Nous avons sur les cinq dernières années réduit nos émissions de CO2 deux fois plus vite qu’auparavant (2 % par an entre 2017 et 2023). Si nous prenons l’effort total depuis 1990, nous avons fait la moitié du chemin, pour atteindre -55 % de GES en 2030. C’est un chemin atteignable, qui suppose d’aller 2,5 fois plus vite sur les années à venir, et donc baisser nos émissions de 5 % par an. »
Les ventes de glyphosate en baisse de 33 % par rapport à 2015-17
Face à l’ampleur du défi, le président s’est voulu rassurant à l’égard du secteur agricole, en affirmant vouloir accompagner les agriculteurs vers une « écologie accessible et juste ». Un enjeu pour lequel il a pris en exemple le sujet des produits phytosanitaires. « Avoir une écologie accessible, c’est ne jamais laisser d’agriculteurs sans solution - une politique que nous avons retenue pour le glyphosate - et de toujours chercher le bon point d’équilibre », indique Emmanuel Macron, en arguant que la France a déjà baissé de 30 % sa dépendance à l’herbicide. En effet, selon les chiffres fournis par le ministère de l’Agriculture, 5792 tonnes de glyphosate ont été vendus en 2022, soit 33 % de moins que par rapport à la moyenne des ventes entre 2015 et 2017.
Travail sur les crédits carbone
Dans son discours, Emmanuel Macron a également indiqué vouloir faire de l’écologie « une réponse à la baisse des rendements » agricoles, en citant l'agrivoltaïsme, la biomasse et les carburants durables comme des « mécanismes de revenus supplémentaires ». À ce sujet, le président a par ailleurs manifesté son intention de travailler sur les crédits carbone. « Aujourd’hui, ils ne fonctionnent pas car [leur prix] est trop faible », constate-t-il. Un point d’étape est enfin prévu à la fin de l’année, sur la mise en place de crédits biodiversité.
La stratégie biodiversité prévue pour octobre
Lors de sa prise de parole actant la validation de la feuille de route de la planification écologique, Emmanuel Macron a mentionné deux autres textes sur lesquels l’État allait appuyer son action : le premier est la stratégie biodiversité qui doit, selon le chef de l’État, être publiée en octobre. Ses grands axes avaient été officialisés durant l’été. Le second texte est un plan d’adaptation dont la présentation est prévue pour décembre. « C’est avec ce triptyque que nous ferons avancer le pays », assure le président.