La FNSEA dit non aux politiques durables impactant la santé économique du secteur
Le | Politique
Face à une année 2021 critique en termes climatiques, avec de nombreux impacts sur la productivité agricole et le marché des matières premières, la FNSEA tire la sonnette d’alarme. Lors de la conférence de rentrée du syndicat, le 2 septembre, sa présidente Christiane Lambert a tenu un discours très économique. Alors que la souveraineté alimentaire de la France et de l’Europe est en jeu selon elle, les dossier environnementaux ont été peu évoqués.
La conférence de presse de rentrée de la FNSEA est l’occasion d’un tour d’horizon de l’actualité agricole révélateur des urgences du moment. Le point organisé le 2 septembre a mis en avant deux principaux dossiers pour le syndicat : les systèmes d’assurance du secteur, et les tensions sur les différents marchés de matières premières. Un focus très économique qui s’explique par un contexte difficile. « Le climat a été l’invité permanent dans l’actualité cette année, dès le printemps, avec d’importants impacts sur la quantité et la qualité pour la majorité des cultures », regrette Christiane Lambert. La présidente de la FNSEA cite notamment les céréales, dont le blé dur, l’arboriculture ou la viticulture, notant tout de même une bonne année pour les fourrages.
Les décisions du Gouvernement attendues au tournant
La conférence a donc principalement tourné autour des attentes de la FNSEA, vis-à-vis du Gouvernement, pour faire face à cette année exceptionnelle. Le syndicat espère fortement que Julien Denormandie « sera le ministre de la décision » pour ce qui concerne le cadre législatif concernant les assurances, et celui « qui traduira le principe de solidarité nationale en actes ». Le Varenne de l’eau est jugé comme un tournant important pour le dossier des retenues d’eau, pour lesquelles le syndicat attend des signaux positifs. Dans le registre plus économique, la FNSEA suit d’un œil attentif le parcours législatif de la loi Besson-Moreau, encadrant les relations commerciales du secteur avec les industriels et la grande distribution, adoptée par l’Assemblée nationale et qui sera examinée par le Sénat mi-septembre.
La FNSEA retoque les politiques européennes « durables »
Et l’environnement ? Le sujet a été mis davantage en avant lors de certaines années précédentes. Il a été évoqué, toutefois, mais à travers un avertissement maintes fois répété par Christiane Lambert lors de son intervention : « On ne peut pas demander à l’agriculture de réduire ses impacts et sa productivité, si c’est pour compenser en important des produits à l’empreinte environnementale plus lourde que les nôtres ! » Dans le viseur de la FNSEA, notamment : les stratégies européennes Farm to fork et en faveur de la biodiversité. Un rapport publié dans le cœur de l’été par le Centre commun de recherche de la Commission européenne établit que ces politiques s’opéreront au prix d’une baisse de productivité et de revenus pour le secteur agricole. « C’est un appel d’air pour des importations de produits moins « propres », et donc inacceptable à nos yeux », peste Christiane Lambert.
La souveraineté alimentaire en priorité
Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, a pris soin de rappeler l’engagement du syndicat dans des démarches de progrès, vis-à-vis de l’environnement. « Nous avançons sur des contrats-types pour les paiements pour services environnementaux liés à la biodiversité, et nous sommes mobilisés sur le volet « haies » du Plan de relance », illustre-t-il. La FNSEA défendra ces travaux lors des prochains salons agricoles (Innovagri, Space, Foire de Châlon, Tech&Bio), mais aussi lors de rendez-vous de l’automne tels que le Congrès mondial de la nature, les 24h du climat ou la COP26.
La résumé de cette conférence de presse de rentrée tient malgré tout davantage dans ce constat formulé par Christiane Lambert : « Avant la crise sanitaire, Emmanuel Macron parlait sans cesse de montée en gamme pour l’agriculture française. Il est désormais contraint de reconnaître l’importance, avant tout, de ne pas perdre notre souveraineté alimentaire. »