La Stratégie nationale pour la biodiversité 2030 est publiée, des ajouts liés à l’agriculture
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Après une présentation globale dans le courant du mois de juillet, le détail de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030 a été révélé le 27 novembre. Parmi les évolutions notables figure l’intégration des objectifs d’Écophyto 2030.
La publication de la version définitive de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030, ce 27 novembre, est l’aboutissement d’un processus long. Un premier jet avait été élaboré à la fin du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Après une première vague de concertation avec les parties prenantes et les citoyens, les contours d’une version revue, intégrant les objectifs de la Cop15, avait été présentés en juillet 2023. Des nouveaux échanges avec les instances publiques concernées, ont permis de finaliser cette stratégie.
Une nouvelle action en faveur des prairies
Le cabinet de la secrétaire d’État chargée de la biodiversité, Sarah El Haïry, a précisé à la presse que l’agriculture avait fait l’objet de plusieurs ajouts durant les dernières semaines. Une quarantième mesure a été ajoutée aux 39 prévues dans la version présentée en juillet : « Le maintien et la restauration des prairies naturelles avaient été oubliés, reconnaît-on du côté des équipes de Sarah El Haïry. Une mesure à part entière leur est dédiée. » La SNB vise notamment à documenter les bénéfices des prairies en matière de biodiversité, en vue de futures recommandations pour les politiques publiques.
Écophyto 2030 intègre la SNB
Par ailleurs, les objectifs d’Écophyto 2030 sont repris dans cette version définitive de la SNB, contrairement à la version présentée en juillet. En effet, si Élisabeth Borne avait très tôt précisé que les réductions d’usage de pesticides feraient partie intégrante de cette stratégie, les contours d’Écophyto 2030 n’ont été révélés qu’en octobre dernier.
Le cabinet de Sarah El Haïry est également revenu sur deux actions fortes de la SNB susceptibles de concerner l’agriculture. La première consiste à faire la chasse aux subventions publiques soutenant des activités « néfastes pour la biodiversité ». Un exercice déjà engagé, notamment pour l’agriculture, et que le gouvernement veut approfondir. Un premier diagnostic des dépenses publiques doit être établi, en lien avec le ministère de l’Agriculture, en 2024.
Prouver l’absence d’impact d’une activité sous peine d’interdiction
Autre mesure globale : atteindre 10 % du territoire national en « protection forte » vis-à-vis de la biodiversité. Sur ces zones, les pouvoirs publics seront en position de demander à tous les secteurs de prouver leur absence d’impact sur les écosystèmes, sous peine d’interdiction de pratiquer les activités correspondantes. « L’ambition est claire, mais ses modalités de réalisation restent en cours de définition, précise l’entourage de Sarah El Haïry. L’agriculture ou la chasse sont susceptibles d’être concernées. » Les contours de cette mesure devraient être présentés courant 2024.