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Dephy, baisse des pesticides et gains économiques en grandes cultures et polyculture-élevage

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Le réseau Fermes Dephy grandes cultures / polyculture-élevage du plan Ecophyto travaille à réduire l’usage des produits phytosanitaires. Ses animateurs ont présenté le 2 février des résultats techniques et économiques encourageants.

Dephy, baisse des pesticides et gains économiques en grandes cultures et polyculture-élevage
Dephy, baisse des pesticides et gains économiques en grandes cultures et polyculture-élevage

Dans le cadre du plan Ecophyto, les fermes Dephy ont pour mission d’éprouver, valoriser et déployer les techniques et systèmes agricoles réduisant l’usage des pesticides. Le 2 février, le réseau grandes cultures / polyculture-élevage, GCPE, animé notamment par les chambres d’agriculture et l’Institut de l’élevage, a tenu son colloque annuel. L’occasion de diffuser des résultats techniques et économiques encourageants.

Des leviers plus importants en polyculture-élevage et hors herbicides

En moyenne, ces fermes ont réduit de 18,6 % leurs usage des produits phytosanitaires entre 2017, soit l’entrée des agriculteurs dans le réseau, et la moyenne des trois années, de 2017 à 2019. Les indices de fréquence de traitement, IFT, herbicides ont baissé de 11 % et les IFT hors herbicides ont diminué de 26,4 %, « du fait des leviers plus importants », selon les animateurs des réseaux Dephy.

En distinguant les deux filières, l’IFT moyen a baissé de 14,2 % sur les grandes cultures, avec - 4 % pour les herbicides. En polyculture-élevage, l’IFT a chuté de 23,3 % depuis 2017, et de 18 % en moyenne pour les herbicides, du fait notamment de l’accroissement des prairies temporaires.

La mécanisation compensée par une réorganisation des systèmes

Du côté des résultats économiques, la baisse des produits phytosanitaires n’a pas endommagé la rentabilité des exploitations. L’analyse, menée sur 324 systèmes de culture, montre que les charges opérationnelles baissent de 4 % en moyenne et plus fortement lorsque les IFT sont davantage diminués. « La baisse des IFT s’accompagne d’un travail de fond sur les itinéraires culturaux, prenant en compte la fertilisation, le coût des semences, les charges d’irrigation, etc. » justifie Philippe Tresch, expert Dephy à l’Institut de l’élevage, Idele.

Alors que les animateurs des réseaux Dephy s’attendaient à une hausse des charges de mécanisation, du fait de l’utilisation de techniques alternatives au chimique, elles restent relativement stables. « Nous assistons à une réorganisation des assolements dans les exploitations, poursuit Philippe Tresh. Nous voyons une hausse des surfaces de cultures nécessitant peu de mécanisation et un développement des pratiques de non-labour et des surfaces en prairies temporaires. Toutefois, cous devons consolider ces premiers résultats avec un plus grand nombre de systèmes de culture ».

La valorisation, au programme du prochain Dephy

Une mission qui entrera dans le cadre du prochain programme Dephy. Il commencera en 2022 pour cinq ans, « avec des agriculteurs actuellement présents et des nouveaux », indique Virginie Brun, cheffe de projet Dephy Ecophyto. Alors que le réseau actuel est davantage ciblé sur la technique, la prochaine mouture mettra l’accent sur la valorisation des productions et l’analyse des données issues des dix premières années du programme Dephy, avec l’aide de l’Inrae. Les animateurs poursuivront le travail sur les freins, le transfert des connaissances, la massification des pratiques afin d’inspirer d’autres exploitants.

Fermes Dephy CPGE regroupe 1535 agriculteurs dans 128 groupes dont 34 % en grandes cultures, 39 % en polyculture-élevage et 26 % mixtes.

Le plan Ecophyto est piloté par les ministères de l’Agriculture, de la Transition écologique, de la Santé et de la Recherche, avec l’appui technique et financier de l’Office français de la Biodiversité.