Référence agro

Les premiers pas du BSV 2.0 en Nouvelle Aquitaine

Le | Projets-territoriaux

Les Bulletins de santé du végétal BSV2.0 démarrent cette année. Ils comprennent davantage d’éléments permettant à l’agriculteur d’aller vers l’agroécologie. Pour les rédiger, le ministère de l’Agriculture a publié une instruction le 9 février. Comment les animateurs en région vivent-ils cette nouvelle version ? Réponses en Nouvelle-Aquitaine avec Laeticia Seguinot, chargée de mission productions végétales, et Raphaël Rapp, chargé de mission biocontrôle, également animateurs inter-filières du dispositif de surveillance biologique du territoire à la Chambre d’agriculture.

Laetitia Seguinot et Raphaël Rapp, animateurs inter-filières du dispositif de surveillance biologiqu - © D.R.
Laetitia Seguinot et Raphaël Rapp, animateurs inter-filières du dispositif de surveillance biologiqu - © D.R.

Référence agro : Est-ce que les BSV 2.0 vont être très différents de ceux que vous faisiez auparavant ?

Laeticia Seguinot : Pour la Nouvelle Aquitaine, nous avions déjà des BSV qui répondaient en grande partie aux nouvelles exigences du BSV 2.0. Nous réalisions notamment des analyses de risque et des modélisations.

Raphaël Rapp : Le BSV 2.0 a introduit de nouveaux sujets, que nous abordions auparavant de manière ponctuelle, comme la biodiversité et les méthodes alternatives. Nous avions déjà beaucoup travaillé sur les méthodes alternatives. C’était en revanche plus succinct sur l’intérêt de la biodiversité par rapport à la préservation des auxiliaires. Nous voyons la volonté du Gouvernement d’étendre le lectorat. Avant, les BSV avaient un objectif d’alerte des agriculteurs. Aujourd’hui, ils s’adressent aussi à un public plus large qui cherche un conseil, pourquoi pas à un citoyen lambda. Cela va au-delà du suivi des bioagresseurs. 2023 va être une année test.

R.A. : La rédaction va-t-elle être plus compliquée ?

L.S. : Le BSV sera plus long à rédiger, mais pas forcément plus dur. Nous travaillons avec les animateurs filières pour les aider au mieux dans la rédaction de cette nouvelle formule et éviter qu’elle n’alourdisse trop leur travail . Nous allons prérédiger des paragraphes et des informations, notamment sur la biodiversité ou le biocontrôle.

R.R. : Nous allons faire des focus sur les adventices en grandes cultures. Mais la difficulté est que les notions de biodiversité ne sont pas abordées de la même manière selon les filières, en arboriculture et en grandes cultures par exemple. Nous réfléchissons aussi à la manière d’intégrer ces nouvelles demandes sans alourdir le BSV et qu’il reste lisible rapidement par les agriculteurs. Nous travaillons sur des encarts, des choses visuelles.

R.A. : Recherchez-vous des financements supplémentaires ?

L.S. : Nous sommes censés être mobilisés pour cela. Mais nous pensons que les budgets n’ont pas à être régionaux ou dispersés. Il faut garder une harmonisation entre les régions. Le financement doit se faire au niveau national.

R.R. : S’il est stable sur un an, notre budget a beaucoup baissé. Il s’élève à 800 000 euros, soit une perte d’un tiers en cinq ans. En 2017, au moment de la fusion des régions, nous étions à 1,3 million d’euros.

R.A. : Cette nouvelle version des BSV a-t-elle un impact sur le réseau d’observation ?

R.R. : Le BSV 2.0 n’a pas d’impact direct sur les réseaux d’observation. Les informations complémentaires ne demandent pas plus d’information aux observateurs.


  • Chiffres clés en Nouvelle-Aquitaine

Budget : 800 000 euros par an

26 éditions

500 BSV par an

330 observateurs, toutes filières confondues