McDonald’s, Valfrance et Oxyane misent sur la culture régénératrice du blé
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Pour enclencher une montée en compétences sur l’agriculture régénératrice, McDonald’s a mis sur pieds, en 2021, le projet pilote ARA-blé. Deux coopératives et 47 agriculteurs sont engagés dans la démarche. Depuis, de nombreux essais et formations ont eu lieu. Des dossiers ont été déposés auprès de France carbon agri, dans le cadre du label bas carbone. Explications avec Claire Zwilling, responsable développement stratégique chez Valfrance.
Porté par McDonald’s France et l’entreprise Bimbo QSR, le projet pilote ARA-blé (1) vise l’amélioration de la qualité des sols et l’augmentation de la capacité de stockage de carbone de ces derniers. 47 exploitants sont accompagnés dans le cadre de cette initiative lancée en 2021, qui concerne la filière blé CRC, à partir duquel McDonald’s fabrique exclusivement ses petits pains depuis 2019. « Ce type de projet nous permet d’accéder à des financements de la transition que nous ne pourrions pas avoir en tant que cooopérative », souligne Claire Zwilling, responsable développement stratégique chez Valfrance, l’un des deux coopératives partenaires (avec Oxyane), qui compte 22 de ses adhérents dans la démarche.
La couverture des sols en intercultures au cœur d’ARA-blé
L’objectif affiché par les porteurs du projet est de favoriser la montée en compétences des agriculteurs et des techniciens sur l’agriculture régénératrice. Des ateliers de formations sont assurés par Icosystèmes, à raison de deux journées par an en moyenne. Sur le terrain, deux types d’actions sont prévus, après la réalisation d’un diagnostic de l’exploitation « carbone et sol ». Le premier porte sur la couverture des sols. « L’ambition principale du projet est de booster la production de biomasse en couverts d’interculture, indique Claire Zwilling. Des essais sur cinq hectares ont été réalisés sur la première année d’Arablé, avec une aide à l’hectare. Cela nous permet de pousser nos agriculteurs à prendre plus de risque sur les semis de ces couverts car ils bénéficient d’un accompagnement technique sur mesure. »
Un module agroforesterie en option chez Valfrance
Le deuxième volet d’ARA-blé concerne l’agroforesterie. L’objectif affiché par McDonald’s est d’aboutir à la plantation de 20 000 arbres dont 16,5 kilomètres linéaires de haies. Cette thématique est proposée en option chez Valfrance. Quatre agriculteurs ont fait le choix de s’y engager, soit huit kilomètres de haies plantées à ce jour. « Nous n’étions pas en mesure d’apporter de financements sur l’enjeu de la haie, explique Claire Zwilling. Nous avons pu nous appuyer sur la participation de McDonald’s et l’accompagnement techniques d’acteurs locaux : Initiatives Paysannes et Agrof’ile. »
Des dossiers déposés dans le cadre du label bas carbone
Dès le départ, l’ambition de construire un modèle économique pour accompagner les agriculteurs engagés, pour valoriser leur action, était mis en avant. Fin 2022, McDonald’s affichait déjà son souhait de déposer des dossiers dans le cadre du label bas carbone. C’est désormais chose faite. « Treize dossiers ont été déposés à l’automne auprès de France Carbon agri, rappelle Claire Zwilling. Les crédits carbone pouvant être générés sont de l’ordre de 0,6 à 0,9 tonne par hectare. »
Rendre les coopératives autonomes
Le projet, d’une durée de cinq ans, devrait prochainement entrer dans une seconde phase, où les coopératives vont peu à peu devenir plus autonomes. « Nous sommes pour l’instant très accompagnées, notamment par le gestionnaire du projet, Earthworm, qui pilote aussi le programme Sols vivants, auxquels les agriculteurs sont sensibilisés, mais le but est, qu’à terme, les coopératives reprennent la main. C’est pour cela que nos techniciens ont aussi suivi plusieurs formations », précise Claire Zwilling. Déjà, Valfrance ne manque pas d’idées pour la suite à donner au projet. « ARA-blé nous a permis de nous confronter aux nouvelles demandes de nos adhérents et de progressivement transformer notre modèle en interne, résume la responsable développement stratégique. Nous souhaiterions pouvoir ainsi proposer dès 2024 une gamme de couverts adapté à l’agriculture régénératrice. »
(1) Agriculture Régénérative et Agroforesterie sur la filière blé