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Varenne de l’eau, les chambres veulent des moyens pour « accompagner le projet de chaque agriculteur »

Le | Projets-territoriaux

Largement mobilisées dans le cadre du Varenne de l’eau, les chambres d’agriculture insistent sur l’ampleur des efforts à fournir pour traduire en acte les constats posés au cours des derniers mois. Si le travail réalisé est salué, pour le président du réseau, Sébastien Windsor, qui s’exprimait à l’issue des conclusions des travaux, le 1er février, les moyens financiers annoncés pour l’heure ne seront pas suffisants pour accompagner tous les agriculteurs dans le changement de pratiques.

Varenne de l’eau, les chambres veulent des moyens pour « accompagner le projet de chaque agriculteur »
Varenne de l’eau, les chambres veulent des moyens pour « accompagner le projet de chaque agriculteur »

Les chambres d’agriculture étaient à pied d’œuvre durant le Varenne de l’eau, via le copilotage du groupe de travail 3 sur le partage de la ressource en eau par Luc Servant, vice-président de l’APCA, ou la réalisation de 13 diagnostics régionaux, en partenariat avec les filières. Ces derniers doivent déboucher sur des plans d’action, afin d'apporter des solutions à tous les agriculteurs. « Ce sera tout le travail des chambres au cours des prochains mois, explique Sébastien Windsor, le président de l’APCA, lors d’un point organisé à l’issue de la conclusion du Varenne par le Premier ministre, le 1er février. Ces plans d’action régionaux doivent permettre de chiffrer les besoins d’accompagnement immatériel et matériel des agriculteurs. »

Des enveloppes budgétaires jugées insuffisantes par les chambres

Si le président du réseau des chambres salue le travail réalisé, qui permet pour la première fois, selon lui, d’avoir une vision globale sur ces enjeux, il note plusieurs « trous dans la raquette ». Notamment sur le volet financement. « Il ne faut pas se faire d’illusion, nous ne pourrons pas accompagner un plan massif de transition dans toutes les exploitations avec les enveloppes annoncées », regrette-t-il. Plusieurs financements, dans le cadre du plan de relance, ont été confirmés par Jean Castex. « Tout ne passera pas par l’innovation, plaide Sébastien Windsor, il faut aller chercher des moyens financiers publics pour soutenir le projet individuel de chaque agriculteur. » Le président de l’APCA insiste notamment sur la déception des chambres quant au budget des MAE forfaitaires dans la Pac, de 22 M€, « pas à la hauteur des enjeux ». « Le Varenne aura tout de même le mérite de remettre les financements liés à l’adaptation au changement climatique sur le haut de la pile des priorités régionales et départementales  », concède-t-il néanmoins.

Appel à la suspension du vote des Sdage

En ce qui concerne plus spécifiquement le sujet des projets de territoire de gestion de l’eau, PTGE, les chambres espèrent que les annonces du Premier ministre, portant sur le renforcement du rôle des préfets départements et coordonnateurs de bassin, se concrétiseront sans attendre. « Les modifications des textes réglementaires concernés (1) doivent intervenir rapidement, sous ce gouvernement, pour que cela soit gravé dans le marbre », indique Sébastien Windsor. « Les annonces vont dans le bon sens, mais il faut avancer rapidement, publier des textes réglementaires peut prendre du temps et il y a urgence sur le terrain », abonde Luc Servant. Au sujet du décret de juin 2021 sur les volumes prélevables, le président de l’APCA appelle à « suspendre les votes des Schémas directeur d’aménagement et de gestion des eaux, Sdage, prévus pour mars 2022, afin que leur contenu soit aligné sur les évolutions annoncées ». Un point de vue partagé par Luc Servant. « La nouvelle donne pour les préfets de bassin doit être intégrée dans les Sdage, qui s’étendent sur cinq ans. Si ce n’est pas le cas, ce sera un vrai constat d’échec. »

(1) la circulaire du 7 mai 2019 relative aux PTGE et le décret du 23 juin 2021, relatif à la gestion quantitative de la ressource en eau et à la gestion des situations de crise liées à la sécheresse