Référence agro

À mi-parcours, la stratégie nationale de biocontrôle atteint (presque) ses objectifs

Le | Recherche-developpement

La stratégie nationale de déploiement du biocontrôle a fait l’objet d’une note de suivi à mi-parcours, publiée le 15 mars 2024. L’état d’avancement des travaux engagés pour atteindre les objectifs de ses différents axes se révèle en grande partie conforme aux ambitions de départ.  

(BASF) - © D.R.
(BASF) - © D.R.

La stratégie nationale de déploiement du biocontrôle (SNDB), lancée en novembre 2020 pour cinq ans, est arrivée à mi-parcours en mai 2023. Une note de suivi, co-rédigée par l’ensemble des partenaires et faisant l’état des lieux pour cette première période, a été publiée le 15 mars 2024.

Objectif atteint pour deux indicateurs sur trois

La SNDB avait mis en place trois indicateurs spécifiques. À mi-parcours, deux d’entre-eux ont atteint leur objectif :

564 macro-organismes recensés en décembre 2023, pour un objectif de 420 en janvier 2025 ;

53,8 % d’usages couverts par au moins un produit de biocontrôle en décembre 2023, pour un objectif de 50 % en janvier 2022 et 60 % en janvier 2025.

Seul l’indicateur du nombre de produits disponibles sur le marché n’évolue pas comme attendu. On en comptait 768 en décembre 2023, contre les 750 attendus en janvier 2022, en vue d’atteindre les 1000 en janvier 2025.

20 M€ par an de l’État pour l’innovation

La note de suivi de la mise en œuvre de la SNDB fait l’état des lieux des avancements sur les quatre axes que sont l’innovation publique et industrielle, l’adaptation de la réglementation nationale, le déploiement aux agriculteurs et enfin la promotion au niveau de l’Union européenne. Cet état des lieux révèle un avancement assez conforme aux objectifs fixés au départ.

« En matière d’accompagnement à l’innovation, un soutien de l’ordre de 20 millions d’euros par an aux entreprises et aux chercheurs publics a été apporté par l’État », peut-on lire dans la note. Et ce, par le biais de dispositifs financiers tels qu’Écophyto, le Casdar ou le Programme prioritaire de recherche Cultiver et protéger autrement (PPR-CPA), mais également grâce aux programmes d’investissement d’avenir (PIA), au plan de relance et à France 2030. Le Grand défi biocontrôle et biostimulation (GDBB) pour l’agroécologie, doté de 42 millions d’euros de fonds publics et de 18 millions d’euros par le secteur privé, permettra, entre autres, de poursuivre les travaux.

Vers une implantation de plateformes d’expérimentation et de démonstration

Côté déploiement, la note de suivi précise que les travaux restant à réaliser portent sur « la diversification et l’implantation sur le territoire de plateformes d’expérimentation et de démonstration et l’accompagnement financier et technique des agriculteurs ». Le GDBB et le dispositif des « démonstrateurs territoriaux » de France 2030 devraient entre autres y contribuer. « L’accompagnement technique et financier des agriculteurs pourra également être renforcé », peut-on lire.

L’harmonisation européenne mise à mal suite au retrait de SUR

Le retrait du projet de règlement SUR, qui comportait une première définition européenne du biocontrôle, marque un coup d’arrêt dans l’harmonisation souhaitée au sein de l’UE. Mais cette définition devrait faire son chemin. D’autres avancées sont en outre à valoriser, comme les travaux menés sur l’évaluation et l’autorisation des macro-organismes autorisés à être introduits dans l’UE, ou encore sur la simplification et la facilitation de la mise sur le marché des médiateurs chimiques utilisés en confusion sexuelle autres que les phéromones de Lépidoptères à chaîne linéaire.

« Les travaux restant à initier portent essentiellement sur le recensement des outils réglementaires ou incitatifs existant dans les autres États membres pour promouvoir le biocontrôle et constituer une plateforme commune au niveau européen », souligne la note de suivi.