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La méthode bas-carbone pour l’élevage porcin finalisée à la fin du mois

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L’institut du porc, Ifip, finalise la méthode pour l’obtention du label bas-carbone. Elle comporte des spécificités propres à la filière, notamment sur l’alimentation des animaux et sur la surveillance de l’intensification des élevages.

La méthode bas-carbone pour l’élevage porcin finalisée à la fin du mois
La méthode bas-carbone pour l’élevage porcin finalisée à la fin du mois

La méthode permettant l’obtention du label bas-carbone pour les élevages porcins est en cours de finalisation. « Nous prévoyons de la déposer sur le bureau du ministère de la Transition écologique fin octobre, indique Sandrine Espagnol, responsable environnement à l’Institut du porc, Ifip. Ce dernier est au courant, nous avons déjà échangé plusieurs fois avec ses services. »

Les intrants alimentaires passés à la loupe

Si la méthode s’appuie sur le travail déjà réalisé par les autres filières, elle a ses spécificités. Elle est notamment plus précise sur les intrants alimentaires qui constituent une part importante de la nutrition des porcs et de leurs impacts carbone. « Les élevages bovins utilisent davantage de fourrage et ont recours à la prairie, explique Sandrine Espagnol. Ce qui n’est pas le cas en porc. Nous avons rassemblé des bilans par matière première entrant dans la composition des aliments : blé, tourteaux de colza, acides aminés, minéraux, etc. Ces données pourront servir à améliorer les modèles existants et à venir des autres filières animales. » L’Ifip a également intégré le poste méthanisation, depuis des petites installations à la ferme à des sites collectifs.

Anticiper les critiques des ONG

Les résultats seront calculés par kilogramme de produit. Or certaines ONG reprochent à cette unité de mesure d’encourager l’intensification de l’agriculture et lui préfèrent un gain par hectare. « Cela n’a pas de sens en filière porcine où, par exemple, une partie de l’aliment est acheté à l’extérieur », argumente la responsable environnement de l’Ifip. Toutefois, les critiques des ONG ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. « Nous avons mis en place des indicateurs complémentaires pour s’assurer que l’exploitation n’alourdit pas sa pression environnementale, explique-t-elle. Un indicateur vérifie ainsi que, sur cinq ans, il n’y a pas eu d’intensification de la pression en azote ou en phosphore à l’hectare, un des points environnementaux soulevant le plus d’inquiétude en élevage porcin. »

Le climat, une préoccupation montante

Sandrine Espagnol justifie le retard de la mise en place de la méthode sur la filière porcine par rapport à d’autres filières : « la priorité environnementale était sur l’ammoniac. Le climat est sur le devant de la scène depuis deux ans dans notre secteur. Mais nous avons été ensuite très réactifs. C’est désormais une demande forte de toute la filière, des agriculteurs, de l’aval ou encore des entreprises de la nutrition animale. »