Le projet Récital décline l’enjeu des Cive par zones géographiques

Le projet Récital a été clôturé le 31 octobre 2023. Lancé presque quatre ans plus tôt, il avait pour but d’approfondir les connaissances techniques autour des cultures intermédiaires à vocation énergétique, Cive, dédiées à la méthanisation. Les parties prenantes ? Arvalis, en tant que pilote, mais aussi les associations Aile et AAMF (1), les coopératives Euralis, Cavac et Oxyane, et Engie. Le réseau des chambres était également représenté, notamment par la chambre régionale des Pays de la Loire. « Ce tour de table est un succès en soi, précise Sylvain Marsac, animateur de Récital chez Arvalis. L’Ademe, qui nous finançait, avait fixé comme objectif de fédérer largement autour de l’enjeu des Cive. »

Harmoniser les protocoles

Comme tout projet visant à produire des références techniques, Récital s’appuie sur des essais. Leur mise en place était un défi à part entière. « Tous les partenaires souhaitaient la mise en place de bandes de cultures, mais ce format était limitant pour des raisons logistiques, car l’ensemble de la bande doit être récoltée, les placettes ne sont pas suffisantes », explique Sylvain Marsac. Au final, la majorité des essais ont été conduits en microparcelles et des partenaires extérieurs sont venus compléter ce réseau (Ceta, coopératives). Arvalis a proposé une base de protocole. « L’harmonisation des protocoles était indispensable, glisse Sylvain Marsac. Si on ne connaît pas les dates de semis, de récolte, la hauteur et le mode de récolte (manuel ou mécanique), il est difficile de comparer des résultats. »

Des livrables régionalisés

Pour quelles conclusions ? Récital révèle, sans surprise, une forte prégnance des conditions locales et des itinéraires techniques sur les résultats. Si de grands enseignements globaux ont été retenus malgré tout, comme la nécessité de semer les Cive d’hiver assez tôt, et donc d’anticiper les récoltes précédentes, le but était aussi de partager les résultats par zone. Ces recommandations de choix d’espèces, de compromis de date de récolte, de stade de récolte, de conservation, les risque de tassement des sols et autres risques pédoclimatiques, sont décrits dans des plaquettes régionales, accompagnées d’évaluations technico-économiques et environnementales.

Une suite pour Récital ?

« La communication auprès du terrain était une autre attente de l’Ademe », ajoute Sylvain Marsac. Cinq ateliers ont donc été animés, un sur chaque bassin du projet (2), réunissant jusqu’à 15 agriculteurs. Récital a démarré en décembre 2019, soit quelques semaines avant la pandémie de Covid-19, ce qui n’a pas facilité la dynamique. « Chaque groupe s’est retrouvé une fois par an pour partager les résultats, les hypothèses d’évaluation technico-économique et environnementale, réorienter quelques axes de travail, et des visites d’essai », précise Sylvain Marsac. Pour partager largement les retombées du projet, des restitutions en région ont été organisées au printemps 2023 avec les producteurs, ainsi que trois webinaires nationaux, à l’automne.

Si beaucoup de cases prévues au départ sont donc cochées, plusieurs enjeux restent à approfondir. « Nous pensions expérimenter le semis de Cive dans une parcelle de maïs, et aller plus loin sur les Cive d’été, et la gestion de l’eau dans ces séquences de double culture, note ainsi Sylvain Marsac. Autant de questions dont les réponses sont très attendues. » Récital, qui était déjà la « suite » de Opticive, mené entre 2013 et 2018 pour défricher le sujet des Cive, pourrait donc bien avoir une suite : « C’est une réflexion que nous menons avec nos partenaires, même si rien n’est organisé à cette heure », conclut Sylvain Marsac.

(1) Association des agriculteurs méthaniseurs de France

(2) Grand Ouest, Centre-Est, Centre-Île de France, Sud-Ouest et Plaine de Lyon