Les plateformes Syppre ouvrent leurs portes
Le | Recherche-developpement
Après huit ans d’expérimentation, Arvalis, l’ITB et Terres Inovia organisent des journées de communication dans les cinq plateformes de l’action Syppre, programme visant à tester des systèmes de culture innovants avec des rotations déployées sur dix ans. Explications avec Domitille Jamet, chargé d’étude systèmes de culture à Terres Inovia.
Du 16 mai au 24 octobre 2024, Arvalis, l’Institut technique de la betterave, et Terres Inovia ouvrent les portes de l’action Syppre dans cinq régions françaises de grandes cultures : Lauraguais, Béarn, Berry, Picardie et Champagne. Depuis 2015, les cinq plateformes d’expérimentation de l’action Syppre visent à mettre au point des systèmes de culture répondant à un triple objectif pour les agriculteurs : une production de qualité en quantité suffisante, la rentabilité économique de leurs exploitations et l’excellence environnementale. Chaque plateforme d’expérimentation de l’action Syppre vise non seulement ces objectifs généraux, mais également des problématiques spécifiques à chaque région. Ainsi, la gestion des adventices est au cœur des préoccupations dans le Berry, tandis que la réduction du travail du sol est au centre des expérimentations en Picardie, et la lutte contre l’érosion prend une importance primordiale dans le Lauragais. Les résultats des huit années d’essais seront largement diffusés, comprenant des enseignements techniques sur des sujets cruciaux tels que la gestion des adventices, la préservation du sol, le stockage du carbone, la réussite des couverts végétaux, la réduction du travail du sol, ainsi que les performances multiples des systèmes innovants, entre autres.
Une communication inédite du projet
« Nous essayons de communiquer au maximum sur nos résultats notamment sur notre site Internet ou par le biais de webinaires, précise Domitille Jamet, chargé d’étude systèmes de culture à Terres Inovia. Mais c’est la première fois que cela prendra une telle ampleur avec autant d’échanges. Les agriculteurs et les conseillers vont pouvoir échanger directement avec les expérimentateurs et les personnes des instituts techniques. »
Dans chaque plateforme, un système innovant, qui met en place différents leviers, est confronté à un système représentatif des pratiques de la région. De nombreux indicateurs sont calculés : marges, utilisation des intrants, émission de gaz à effet de serre, indice de fréquence de traitement, etc. Les performances des systèmes innovants sont comparées avec le système conventionnel.
Réduire significativement les intrants
« Globalement, les systèmes innovants permettent de réduire significativement les intrants, d’environ 20 % pour l’azote minéral et pour l’Indice de fréquence de traitements, et les impacts environnementaux, poursuit Domitille Jamet. Mais les volets productivité et rentabilité économique sont plus difficiles à atteindre. Ces résultats mettent en évidence la difficulté de concilier ces objectifs ambitieux, et le temps nécessaire pour la mise au point de systèmes multiperformants. Sur certaines plateformes, comme le Berry, une amélioration des performances économiques est observée depuis trois ans. »
La poursuite des essais
Quid de la suite ? « Huit ans, c’est long mais pas suffisant pour mettre au point et maîtriser ces systèmes innovants et atteindre les objectifs fixés indique Domitille Jamet. La récolte 2024 va être le terme d’une rotation pour certaines plateformes, dont la durée de rotation du système innovant est de 9 ans. Mais nous allons poursuivre les actions sur ces 5 plateformes dans la continuité de ce qui a été mis en place, ces premières années ayant montré l’intérêt et la pertinence d’un tel dispositif pour produire des connaissances à l’échelle du système de culture, et répondant aux grands défis de l’agriculture de demain. »
Syppre comprend également un réseau d’agriculteurs innovants engagés dans l’agroécologie et un observatoire des pratiques pour mieux comprendre la région dans laquelle les plateformes sont implantées.