Méthanisation : le projet Aqamétha doit objectiver la question des odeurs et de la qualité de l’air
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De juin 2022 à juin 2024, Atmo France et les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) de six régions pilotent le projet Aqamétha. Objectif : évaluer scientifiquement la qualité de l’air et les odeurs générées à proximité de douze unités de méthanisation représentatives du parc français.
Depuis juin 2022, les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, AASQA, de six régions (1) planchent sur les possibles effets de la méthanisation vis-à-vis de la qualité de l’air. Atmo France, qui fédère les AASQA, est derrière ce projet intitulé Aqamétha. « Nous sommes de plus en plus sollicités sur cette question, notamment par des riverains inquiets, rappelle Charlotte Lepitre, responsable projet et partenariat chez Atmo France. C’est l’occasion d’apporter des réponses concrètes. »
Objectiver les émissions de la méthanisation
Douze unités de méthanisation, retenues pour leur diversité de profils (à la ferme, collective, centralisée ou industrielle) et de fonctionnement (injection/cogénération, types intrants, mode de stockage…) seront suivies : six en 2022, six en 2023. En parallèle, un volet « implication du citoyen » sera mené. « Les résultats de ce travail inédit à l’échelle nationale sont attendus pour 2024 », glisse Charlotte Lepitre.
Les attendus sont d’ordres divers, à commencer par l’amélioration des connaissances sur les niveaux de pollution de l’air et les odeurs dans l’enceinte et autour d’unités. « L’idée est aussi de caractériser les possibles nuisances olfactives, précise Charlotte Lepitre. Polluants atmosphériques et mauvaise odeur ne sont pas nécessairement associées. Nous voulons passer du ressenti à un constat objectif. » Pour ce faire, les AASQA emploient des capteurs, mais aussi des « nez », comme dans le secteur cosmétique. « Il est possible qu’il y ait des émissions liées à la méthanisation, mais il est intéressant de pouvoir les différencier de celles d’une ferme sans unité, glisse Charlotte Lepitre. La méthode de suivi sera appliquée dans les deux cas de figure pour permettre cette comparaison. »
Vers une formation pour les porteurs de projets
Les résultats de l’étude seront valorisés auprès des porteurs de projets, des exploitants, des collectivités, des riverains et du grand public. Un guide et des recommandations devraient voir le jour, en particulier pour les porteurs de projets, afin de les aider à bien appréhender l’évolution de la perception des riverains.
Aqamétha a vu le jour grâce à un appel à projets lancé en 2020, financé par l’Ademe et intitulé « Comment préparer aujourd’hui la qualité de l’air de demain », à travers le programme de recherche Aqacia, pour « Amélioration de la Qualité de l’air : Comprendre, Innover, Agir ». GRDF cofinance ce projet.
(1) Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Normandie, et Pays de la Loire