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Noé décrypte la perception du lien agriculture-alimentation-biodiversité par le grand public

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Les consommateurs ont-ils une idée claire de l’impact de leur alimentation sur la biodiversité ? Pour répondre à cette question, l’ONG Noé a commandé une étude qui révèle une certaine conscience du lien entre l’assiette et la biodiversité, mais une compréhension des mécanismes de ce lien encore à développer.

Différents intervenants, dont Audrey Pulvar ici au micro, ont réagi aux résultats de l’étude command - © D.R.
Différents intervenants, dont Audrey Pulvar ici au micro, ont réagi aux résultats de l’étude command - © D.R.

Si le consommateur est régulièrement sondé sur sa perception des enjeux liés à son alimentation, un chapitre est rarement abordé : celui de la biodiversité. Pour combler cette lacune, l’ONG Noé a commandé une étude spécifique, avec le concours de Very Good Future. « Pour enclencher des démarches de progrès qui parlent aux consommateurs, il est essentiel de situer leur niveau de connaissance et de compréhension », a lancé Enzo Armaroli, chargé de programme pour l’ONG Noé, lors de la restitution, le 15 novembre.

8 Français sur 10 sont conscients de leur impact

Noé décrypte la perception du lien agriculture-alimentation-biodiversité par le grand public - © D.R.
Noé décrypte la perception du lien agriculture-alimentation-biodiversité par le grand public - © D.R.

Le sondage établit que 86 % des répondants se disent préoccupés par le déclin de la biodiversité, avec un ambassadeur : les pollinisateurs, et notamment l’abeille domestique, qui arrive en tête des espèces qui génèrent le plus d’inquiétude (citée par 80 % des sondés). Si 79 % d’entre eux estiment que l’alimentation a un impact négatif sur la biodiversité, la nature de ces impacts semble toutefois confus, selon les mots d’Enzo Armaroli.

Au moment de citer les aliments ayant un impact négatif sur la biodiversité, la viande (58 %) vient en seconde position après les produits à base d’huile de palme (66 %), « en dépit des atouts des paysages de prairies pour la biodiversité », note l’un des intervenants de la restitution, Xavier Poux, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales, Iddri. «  Le sucre n’est cité que par 23 % des répondants, alors que la betterave à sucre est la dernière culture sur laquelle les néonicotinoïdes sont autorisés en France », remarque de son côté Enzo Armaroli.

L’affichage environnemental bienvenu pour éclaircir l’enjeu biodiversité

Les consommateurs se montrent plutôt volontaires pour améliorer leur empreinte sur la biodiversité. Pour 86 %, ils se disent enclins à privilégier les marques mobilisées sur la biodiversité, et deux tiers affirment même être prêts à payer un peu plus cher. À condition de bien les identifier. En termes de labels, les répondants citent spontanément le bio et le Label rouge. Face à une liste de propositions, ils distinguent certaines signatures au nom évocateur, comme Zéro résidu de pesticides (55 %, voir ci-contre).

« Il existe un véritable mille-feuilles de labels, il est difficile de s’y retrouver de manière générale, et encore plus pour un enjeu aussi spécifique que la biodiversité », constate Audrey Pulvar, adjointe à la Maire de Paris en charge de l’alimentation durable. En cela, l’émergence d’un affichage environnemental mentionnant distinctement l’empreinte biodiversité d’un produit, est de nature à améliorer l’information des consommateurs. « Si la méthode de calcul est scientifique, précise, honnête, ce sera un plus indéniable », affirme Audrey Pulvar.

Noé compte partager ces enseignements avec le secteur agricole

Fort des enseignements de cette étude, Noé compte jouer son rôle d’influenceur à différents niveaux. Auprès de l’État pour commencer, dans la finalisation de l’affichage environnemental justement, mais aussi pour orienter les aides et incitations publiques à la production, et à la consommation. L’ONG entend également mobiliser les acteurs des filières agricoles et alimentaires, via leur approvisionnement et leurs cahiers des charges, mais aussi sur les messages à porter dans leur communication.