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Pesticides dans l’air, 9 substances fréquemment détectées sur 75 recherchées

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La campagne nationale exploratoire de mesure des résidus de pesticides dans l’air extérieur, menée de juin 2018 à juin 2019 sur 50 sites, a rendu son verdict. L’analyse publiée par le ministère de la Transition écologique révèle que seules neuf substances sur les 75 recherchées présentent une fréquence de quantification supérieure à 20 %.

Pesticides dans l’air, 9 substances fréquemment détectées sur 75 recherchées
Pesticides dans l’air, 9 substances fréquemment détectées sur 75 recherchées

Alors qu’un suivi annuel des pesticides dans l’air ambiant est lancé de manière pérenne sur l’ensemble de l’Hexagone et en Outre-mer, le ministère de la Transition écologique publie, le 22 juillet, le résultat de la campagne exploratoire menée de juin 2018 à juin 2019 sur 50 sites. Principale conclusion de cette évaluation harmonisée : sur les 75 substances recherchées et entrant dans la composition de produits phytopharmaceutiques, de produits biocides, de médicaments vétérinaires et antiparasitaires à usage humain, seules neuf sont fréquemment quantifiées.

En cohérence avec les périodes de traitement connues

Parmi les substances les plus fréquemment détectées, figurent le lindane, insecticide interdit de longue date, et la substance herbicide S-métolachlore. Les neuf substances présentant, en métropole, une fréquence de quantification supérieure à 20 % sont les suivantes : chlorothalonil, chlorpyriphos methyl, folpel, S-métolachlore, prosulfocarbe, triallate, glyphosate, pendiméthaline, lindane. Cinq d’entre-elles (glyphosate, prosulfocarbe, S-métolachlore, pendiméthaline et chlorothalonil) font partie des quinze substances les plus vendues en moyenne sur la période 2018-2019.

« La distribution temporelle des concentrations en fonction des profils agricoles majoritaires des sites de mesure montre qu’elles suivent les périodes de traitements connues, à l’exception des sites de type « arboriculture », qui semblent être influencés par les variabilités interannuelles (conditions météorologiques, pressions parasitaires notamment) », précise le ministère.

32 substances à suivre prioritairement

L’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, avait révélé, dans une première analyse réalisée l’an passé, que 32 substances* nécessitent des travaux complémentaires pour déterminer avec précision les risques induits par leur présence dans l’air extérieur. Treize d’entre-elles sont identifiées comme « cancérogènes chez l’Homme » et/ou « reprotoxiques chez l’Homme » et/ou « perturbateur endocrinien ».

La présence de pesticides dans l’air ambiant s’explique par leur volatilisation à partir du sol ou des plantes, par l’érosion éolienne et par dérive lors de l’épandage. « Le suivi de ces contaminations et de l’exposition de la population permet notamment de mieux évaluer leurs effets sur la santé de la population générale, encore mal connus à ce jour », note le ministère.

* 2,4-D, boscalid, cyprodinil, deltaméthrine, étofenprox, fenpropidine, fluazinam, folpel, glyphosate, métazachlore, métribuzine, pendiméthaline, phosmet, propyzamide, pyriméthanil, s-métolachlore, spiroxamine, tébuconazole, triallate + 13 substances désormais interdites : chlorothalonil, chlorpyriphos-éthyl, chlorpropham, diuron, époxiconazole, fénarimol, iprodione, lindane, linuron, myclobutanil, oxadiazon, pentachlorophénol, perméthrine.