Référence agro

Phytos, le chantier d’anticipation du retrait de molécules est lancé

Le | Recherche-developpement

Annoncé par Élisabeth Borne le 27 février dernier, le chantier relatif à l’anticipation du retrait des substances actives phytosanitaires les plus préoccupantes et à la mobilisation des acteurs pour trouver des alternatives, est lancé. Des groupes de travail ont été mis en place pour huit filières.

Le chantier relatif à l’anticipation du retrait des substances actives phytosanitaires a été lancé l - © D.R.
Le chantier relatif à l’anticipation du retrait des substances actives phytosanitaires a été lancé l - © D.R.

Afin de remédier aux impasses techniques qui se multiplient en raison des retraits successifs de substances actives phytosanitaires, Élisabeth Borne avait annoncé, le 27 février dernier, la mise en place d’ici à l’été d’une nouvelle stratégie nationale sur les produits phytosanitaires. C’est chose faite. Dans un communiqué en date du 2 mai 2023, le Gouvernement annonce le lancement du « chantier de planification écologique sur les produits phytopharmaceutiques, traitant de l’anticipation du retrait de substances actives et du développement de solutions alternatives pour la protection des cultures ». Quatre ministères sont impliqués : l’Agriculture, l’Enseignement supérieur et la Recherche, la Transition écologique, l’Organisation territoriale et des Professions de santé. Ce plan d’action est la première composante du plan Écophyto 2030, qui devrait être finalisé pour la rentrée 2023.

Une approche par filière

Le ministère chargé de l’Agriculture annonce avoir mis en place des groupes de travail pour chacune des huit filières identifiées : grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux, betterave à sucre, pommes de terre), fruits et légumes, plantes à parfum aromatiques et médicinales, vigne, horticulture, semences, cultures ultra-marines, cultures biologiques.

Ces groupes de travail, pilotés par la DGAL, auront pour mission de recenser les problèmes existants à court, moyen et long termes. « Il s’agit dans un premier temps de partager collectivement avec les filières le calendrier européen de retrait des substances actives, de cibler les usages les plus menacés, d’identifier l’éventail des alternatives disponibles », précise le Gouvernement. Selon le degré de maturité des alternatives, un déploiement sera opéré ou des actions de recherche et d’innovation seront mises en œuvre.

Des groupes de travail soutenus par divers experts

« L’idée n’est pas d’enchaîner les plans de sortie de molécule, menés sur un usage, un ravageur comme le PNRI ou le plan de sortie du phosmet, avait dernièrement précisé Maud Faipoux, directrice générale de l’alimentation à Référence agro. Nous souhaitons conduire une réflexion plus large, plus transversale, en réunissant tous les acteurs autour de la table, et en nous servant bien sûr de l’expérience des plans déjà lancés. » Objectif : accompagner plus étroitement les agriculteurs pour accélérer les changements de pratiques.

Seront associés à ces groupes de travail les instituts techniques et les interprofessions, des spécialistes de l’Anses et d’Inrae, des experts de la DGAL et du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER).