Un projet de recherche pour améliorer la conception des équipements de pulvérisation
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Lauréat de l’appel à projets Ecophyto II+ en avril dernier, le projet PulvERGO, rattaché à l’Université de Bordeaux, a débuté le 1er novembre, pour deux ans. Objectif : définir des repères de conception qui tiennent compte des besoins réels des agriculteurs et des risques, dont ceux liés aux produits phytosanitaires. Explications avec Marion Albert, la co-référente du projet.
Des difficultés d’usages entraînant des situations d’expositions aux produits phytosanitaires, et une prise en compte insuffisante par les concepteurs des besoins réels des agriculteurs. Voilà le constat posé, au sujet des pulvérisateurs, par Marion Albert, doctorante en ergonomie et co-référente du projet PulvERGO, rattaché à l’université de Bordeaux. Lancé le 1er novembre pour une durée de deux ans, le projet a été lauréat de l’appel à projet Ecophyto II+, en avril dernier. Il prend la suite de la thèse menée par la doctorante entre 2018 et 2021 sur la compréhension des situations d’expositions des agriculteurs aux produits phytosanitaires lors de la pulvérisation.
Créer une plateforme de simulation
L’objectif final est d’améliorer la conception des pulvérisateurs par une meilleure prise en compte des besoins des agriculteurs. Pour cela, une plateforme de simulation (sur la base d’un environnement virtuel) va être développée, grâce aux observations et analyses terrain réalisées durant la thèse, et qui vont être complétées. « Nous allons réunir le plus d’acteurs possibles pour établir des scénarios concrets sur lesquels baser nos simulations, explique Marion Albert. Nous nous remettrons ensuite autour de la table pour voir comment cela se concrétise lors de la conception. » Des groupes de travail seront constitués pour alimenter ces réflexions et tenir compte des attentes des producteurs. « Les concepteurs sont concentrés sur des critères comme la limitation de la dérive, par exemple, mais ils n’ont qu’une faible analyse des usages réels. »
Mieux conseiller les agriculteurs
Pour Marion Albert, si les agriculteurs sont souvent pointés du doigt en ce qui concerne les pesticides, sujet désormais bien présent dans l’espace public, la question de leur exposition n’est que peu abordée. « La problématique des produits phytosanitaires concerne une diversité d’acteurs, les concepteurs savent qu’ils ont des efforts à faire, assure-t-elle. Notre premier objectif sera d’opérer un transfert de connaissances vers eux. » La doctorante souligne par ailleurs le besoin d’accompagnement des agriculteurs sur ces enjeux. « Il y a un manque de conseil des agriculteurs dans l’utilisation de leur matériel, les machines sont de plus en plus complexes, tous ne sont pas en mesure de bien les régler. »