Néonicotinoïdes, dérogation accordée sur betteraves pour 2022
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Les betteraviers pourront de nouveau, en 2022, déroger à l’interdiction d’utilisation de substances actives de la famille des néonicotinoïdes. Un projet d’arrêté dédié est en consultation publique jusqu’au 16 janvier 2022.
La Confédération générale des planteurs de betteraves avait demandé à bénéficier d’une nouvelle dérogation pour enrober leurs semences de substances actives de la famille des néonicotinoïdes en 2022. Le Conseil de surveillance dédié les a entendus et a rendu, le 21 décembre 2021, un avis favorable sur le projet d’arrêté qui autorise, comme l’an passé, l’emploi de substances actives imidaclopride (Gaucho 600 FS de Bayer) ou thiamethoxam (Cruiser SB de Syngenta). Ce projet d’arrêté est en consultation publique depuis le 24 décembre. Et ce, jusqu’au 16 janvier 2022.
Une dérogation justifiée
Pour le Gouvernement, cette nouvelle dérogation est justifiée. Dans un communiqué de presse daté du 27 décembre, il rappelle la « crise majeure et inédite » à laquelle les betteraviers français ont été confrontés en 2020 suite à la prolifération de pucerons propageant les virus de la jaunisse dans l’ensemble des régions productrices. Par ailleurs, selon lui, les alternatives aux néonicotinoïdes, qui font l’objet de 21 projets scientifiques dans le cadre du plan national de recherche et d’innovation, ne sont pas encore utilisables. Le Gouvernement précise en outre que la dérogation de 2021 a été jugée scientifiquement fondée par l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments.
Enfin, l’état des réservoirs viraux ainsi que les prévisions climatiques saisonnières initialisées au 1er décembre laissent penser à l’Inrae « qu’il n’est raisonnablement pas possible d’écarter l’hypothèse selon laquelle il y aura en 2022 une arrivée de pucerons suffisamment précoce, susceptible d’engendrer une fréquence significative de viroses avec une incidence négative sur le rendement en sucre de la betterave sur une part importante de la zone de culture de la betterave sucrière en France ». Le Gouvernement précise toutefois qu’il examinera les prévisions climatiques saisonnières initialisées au 1er janvier 2022.
Maïs en N+2 et colza en N+3
Le Gouvernement a suivi les recommandations de l’Anses, publiés dans ses avis du 6 octobre et 13 décembre 2021 : malgré les attentes des betteraviers, le maïs ne pourra pas être semé avant la deuxième année suivant la culture de betteraves traitée aux néonicotinoïdes, le colza pas avant la troisième année.
Le projet d’arrêté liste les cultures pouvant être semées après l’utilisation de semences de betteraves traitées :
• L’année suivante : avoine, blé, choux, cultures fourragères non attractives, cultures légumières non attractives, endive, fétuque (semences), moha, oignon, orge, ray-grass, seigle, betterave sucrière à l’exception des semences traitées au thiamethoxam ou à l’imidaclopride, épeautre, épinard porte-graine, graminées fourragères porte-graine, haricot, miscanthus, soja, tabac, triticale, tritordeum ;
• La deuxième année suivant la culture de betterave traitée : chanvre, maïs, pavot/œillette, pomme de terre, millet, quinoa ;
• La troisième année : colza, cultures fourragères mellifères, cultures légumières mellifères, féverole, lin fibre, luzerne, moutarde tardive, phacélie, pois, radis, tournesol, trèfle, vesce, lupin, sarrasin, sorgho.