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Néonicotinoïdes sur betteraves, les alternatives se déploient

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Alors que l’arrêté permettant de déroger une nouvelle fois à l’interdiction d’utilisation de néonicotinoïdes est paru au Journal officiel, le Gouvernement publie un communiqué faisant le point sur les recherches d’alternatives sur betteraves. Dès 2022, 250 hectares de fermes de démonstration testeront des solutions en condition réelle au champ. Car à partir de 2024, aucune dérogation ne sera acceptée.

Néonicotinoïdes sur betteraves, les alternatives se déploient
Néonicotinoïdes sur betteraves, les alternatives se déploient

Les betteraviers pourront à nouveau, en 2022, utiliser des semences enrobées d’imidaclopride (Gaucho 600 FS de Bayer) ou de thiamethoxam (Cruiser SB de Syngenta), substances actives de la famille des néonicotinoïdes interdites d’utilisation depuis 2018. L’arrêté du 31 janvier 2022 les y autorisant est paru au Journal officiel du 1er février. Le texte est identique au projet mis en consultation du 24 décembre 2021 au 16 janvier 2022. Les plus de 23 000 contributions recueillies et analysées n’ont conduit à aucune modification. Les analyses fondées sur les prévisions climatiques saisonnières initialisées au 1er janvier 2022 indiquent une probabilité d’arrivée de pucerons avant le 1er juin de 7 sur 10.

La filière prépare 2024

La filière pourra encore demander une dérogation à l’interdiction d’utilisation de néonicotinoïdes en 2023. Ensuite, elle devra faire sans. « La sortie des néonicotinoïdes en France sera définitive en 2024 », affirme le Gouvernement dans un communiqué publié également le 1er février. Selon lui, le développement d’alternatives est en bonne voie. Le plan national de recherche et d’innovation (PNRI), lancé fin 2020, porte ses fruits. Le Gouvernement, qui a déjà consacré 7 M€ au financement de 21 projets, annonce compléter cette enveloppe pour soutenir de nouvelles études. Plusieurs solutions émergent, précise le Gouvernement : « utilisation de cultures auxiliaires qui repoussent les pucerons, mise en place d’infrastructures agroécologiques à proximité des champs de betteraves, sélection variétale, biocontrôle avec l’utilisation de médiateurs chimiques ou encore recours à des prédateurs naturels des pucerons… ».

250 ha de fermes de démonstration

Des alternatives sont déjà en cours d’expérimentation sur 500 hectares de fermes-pilotes prévues dans le PNRI. Dès 2022, viendront s’ajouter 250 hectares de fermes de démonstration gérées par l’interprofession pour tester des solutions en condition réelle au champ. En 2023, pour amplifier le transfert des résultats de recherches auprès des agriculteurs, 250 hectares supplémentaires seront investis. Un déploiement à grande échelle d’alternatives serait même envisageable dès 2023 si les expérimentations menées cette année montrent des solutions efficaces, avec un surcoût maîtrisé. Par ailleurs, les travaux sur une moindre densité de semences enrobées sont renforcés, afin de réduire l’impact des néonicotinoïdes avant le déploiement d’alternatives.

Enfin, la filière betteravière s’est engagée à accélérer la mise en place de bandes mellifères à destination des pollinisateurs pour atteindre, dès la fin 2022, les 4 000 hectares.

Un dispositif de gestion des risques

Parallèlement à la recherche d’alternatives aux néonicotinoïdes, un dispositif de gestion des risques, appelé « instrument de stabilisation des revenus », sera expérimenté en 2022 avec un groupe pilote, en vue de le généraliser en 2024. Les betteraviers seront alors assurés de voir leur revenu complété en cas de pertes de rendement dues au virus de la jaunisse. Au cas où les alternatives ne se révèlent pas suffisamment robustes…